MONDIAL DU FROMAGE - Madagascar décroche deux médailles d’or

Une première participation historique pour Madagascar. Le Comptoir des Hautes Terres d’Antsirabe remporte quatre médailles au Mondial du Fromage de Tours. 

Samuel Mimouni a représenté Madagascar au Mondial  du Fromage de Tours et y a remporté quatre médailles.

Pour sa première participation au Mondial du Fromage de Tours, le Comptoir des Hautes Terres, fondé par Samuel Mimouni à Antsirabe, a décroché quatre médailles : deux d’or pour la Tomme Anamalaho et le Masoandro, une d’argent pour le Tany Mena, et une de bronze pour le Cheddar au piment Gorria. Plus encore, la Tomme Anamalaho a intégré le cercle restreint des 12 meilleurs fromages du monde, obtenant la note parfaite de 100/100 parmi plus de 2 000 concurrents.

Samuel Mimouni confie son émotion après ce succès: il a du mal à croire que ses fromages malgaches aient pu rivaliser avec les plus grands. Les quatre médailles représentaient déjà une récompense exceptionnelle, mais voir sa Tomme Anamalaho figurer parmi les 12 meilleurs fromages du monde fut une véritable surprise. Son ambition était de créer des fromages authentiquement malgaches, inspirés du terroir : la brède mafane pour la Tomme Anamalaho, ou le Masoandro, dont la beauté et les arômes traduisent la richesse et la finesse de Madagascar.

Reconnaissance internationale

Dans les allées du salon, Samuel Mimouni arborait fièrement le drapeau rouge-blanc-vert. Originaire du Beaujolais, installé à Madagascar depuis plus de vingt ans, il a transformé ce qui devait être « un voyage de trois mois » en une véritable aventure de vie. Ancien mécanicien et restaurateur, il s’est lancé en autodidacte dans la fromagerie en 2016. Aujourd’hui, il maîtrise près de 70 variétés, revisitant les classiques européens avec une touche locale : brède mafane, poivre sauvage, ou encore lait issu du croisement de vaches européennes et de zébus. Son parcours est aussi une histoire de transmission.

Entouré d’une équipe malgache qu’il forme et valorise, il a vu émerger des talents comme Herinandrianina Randriatahiana, aujourd’hui considérée comme l’une des meilleures techniciennes fromagères du pays. Pour Samuel, ce succès collectif dépasse la compétition : « Je pensais à Madagascar, à mes équipes, à ma famille, à ce peuple qui m’a adopté. »

Cette reconnaissance internationale pourrait marquer un tournant pour la filière laitière malgache. Le fromager ambitionne désormais de créer une Indication géographique protégée (IGP) à Madagascar et de développer l’exportation de ses produits. Mais au-delà des médailles, il revendique surtout un choix : faire des fromages profondément malgaches, porteurs d’identité et d’émotion.

Nicole Rafalimananjara

Enregistrer un commentaire

Plus récente Plus ancienne