EXAMENS OFFICIELS - Les écoles catholiques interdisent les sauts de classe

Les écoles catholiques durcissent le ton concernant la participation de leurs élèves aux examens officiels. Les responsables interdisent strictement aux élèves des classes intermédiaires de s’y inscrire.

Des candidats aux examens du baccalauréat, en 2025.

Sévères. Les écoles catholiques s’opposent à la participation de leurs élèves des classes intermédiaires aux examens officiels. Dans une école confessionnelle d’Anosisoa, Ambohimanarina, lors d’une réunion des parents d’élèves tenue samedi dernier, cette consigne a été rappelée avec insistance. Les élèves, à l’exception de ceux des classes d’examen (7e, 3e et terminale), ne sont pas autorisés à passer les examens officiels. Même en candidats libres, ceux qui tenteraient de s’y présenter risqueraient l’exclusion définitive du réseau catholique. Selon cette directive, les élèves concernés ne seraient plus acceptés dans aucun établissement catholique de Madagascar. Leurs frères et sœurs inscrits dans le même établissement pourraient également en subir les conséquences et être renvoyés.

« La raison est simple : les compétences de ces élèves ne sont pas encore suffisantes pour leur permettre de sauter une classe. Même s’ils affichent de bons résultats au cours de l’année scolaire, nous déconseillons vivement la candidature libre », expliquent les responsables.

Le père Jules Ranaivoson, directeur national des écoles catholiques (Dinec), précise toutefois qu’il ne s’agit pas d’une nouvelle disposition. « C’est simplement un rappel adressé aux parents », souligne-t-il.

Indignation

Les établissements publics appliquent une règle similaire. « Les élèves des classes intermédiaires ne peuvent pas se présenter aux examens officiels. Ceux qui le font ne seront plus réinscrits dans une école publique », affirme le directeur d’un établissement.

Cette décision suscite l’indignation de certains parents, convaincus de disposer du libre choix dans l’éducation de leurs enfants. Certains les font sauter de classe parce qu’ils estiment que leurs enfants en ont les capacités, tandis que d’autres le font pour qu’ils puissent achever plus rapidement leur parcours scolaire. Ainsi, chaque année, de nombreux élèves des classes intermédiaires tentent leur chance, gonflant les statistiques des candidats libres. Mais les résultats demeurent souvent décevants. Pour l’examen du baccalauréat, par exemple, la plupart des candidats de la série A2 sont des candidats libres issus des classes intermédiaires. Lors du baccalauréat session 2025, seuls 42 % des candidats de cette série ont réussi.

« L’an dernier, des élèves de niveau moyen en classe de 4e se sont présentés au BEPC. En préparant à la fois l’examen officiel et le contrôle du troisième trimestre, leur moyenne a chuté à 9/20. Ils ont certes obtenu le BEPC, mais avec des lacunes qui les handicaperont dans les classes supérieures », explique un enseignant de 4e d’un collège d’enseignement général.

Pour les autorités éducatives, cette rigueur vise à éviter les sauts de classe prématurés, sources de failles dans les apprentissages et d’échecs à long terme. L’interdiction des candidats libres avait déjà été envisagée en 2015, pour écarter les élèves ne suivant pas le cursus scolaire normal, mais elle n’avait finalement pas été appliquée.

Miangaly Ralitera

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