Le ministère de l’éducation nationale a engagé l’expérimentation d’une nouvelle méthode d’enseignement dans les établissements publics. L’objectif affiché est d’améliorer la qualité de l’éducation.
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Des candidats aux examens officiels, lors de la session 2025. |
Selon une source au sein du ministère, les approches pédagogiques actuellement en vigueur, jugées trop théoriques, seront progressivement remplacées par des pratiques plus interactives. « La nouvelle stratégie en cours de test vise à faciliter l’acquisition des connaissances et à renforcer la qualité de l’éducation », explique-t-elle.
Partiellement inspirée de la méthode japonaise, cette approche aurait déjà montré des résultats encourageants dans les écoles pilotes, notamment pour l’enseignement des mathématiques. Le projet prévoit également d’introduire de nouvelles thématiques dans le programme, telles que les technologies numériques et le changement climatique. « Le but est de mettre en place un curriculum régional », précise la même source.
La phase d’essai concerne les trois niveaux de scolarité – primaire, collège et lycée – dans dix-huit circonscriptions scolaires (Cisco). Lancée l’année dernière, elle s’étend sur trois ans. Les contenus testés ne seront pas intégrés aux examens officiels pour l’année scolaire 2025-2026.
Une expérimentation sur trois ans
Les enseignants accueillent favorablement ces réformes, jugées nécessaires face à la dégradation du niveau des élèves, mise en évidence par les faibles résultats aux examens nationaux. Mais ils alertent sur les manques en équipements. « Les travaux pratiques en laboratoire sont essentiels. Les classes de terminale pourraient, par exemple, expérimenter l’extraction d’huile végétale pour la fabrication d’un baume relaxant ou réaliser des exercices sur le fonctionnement d’un moteur. Mais le matériel est souvent incomplet »,explique un professeur de physique-chimie dans un lycée public. Il suggère la dotation de tablettes et de logiciels pédagogiques pour pallier ces carences.
D’autres insistent sur la nécessité de renforcer la formation continue des enseignants et d’augmenter le nombre d’enseignants qualifiés. « Malheureusement, certains ne maîtrisent pas suffisamment la matière qu’ils enseignent », déplore l’un d’eux.
Miangaly Ralitera