DIANA - Le Morengy en plein essor

Neston a gagné une moto-cross durant le festival Kor'arô à Ambilobe, dimanche, en battant Jean Jacques.

Longtemps perçu comme une pratique folklorique à ciel ouvert, souvent sur les places des villages, le Morengy était considéré comme une simple distraction communautaire. Mais depuis quelques années, il est devenu un véritable spectacle qui rassemble des milliers de spectateurs. L’organisation plus structurée des tournois, encadrés par des arbitres et soumis à des règles de sécurité, ainsi que la médiatisation croissante et l’intérêt des jeunes générations, contribuent à cette extension. Cette évolution donne au Morengy une nouvelle image : celle d’une discipline alliant tradition et modernité.

À l’heure actuelle, le Morengy franchit une étape décisive vers la professionnalisation, avec la mise en place de ligues et de sections dans la région Diana. En pleine saison sèche, le Morengy rythme la vie des communes rurales et des districts du Nord de Madagascar. Chaque week-end, parfois même pendant les marchés communaux hebdomadaires, des combats sont organisés, drainant des centaines de spectateurs passionnés.

Plus qu’un simple affrontement de trois rounds de trente secondes, le Morengy est devenu un événement populaire. Souvent, il suffit d’un espace privé délimité par des sacs en polypropylène pour que l’organisation se mette en place. L’accès est payant, car ces événements sont animés par des artistes locaux, régionaux et nationaux. Un format qui lui a valu le nom de « Gala Morengy ».

De nombreux festivals tels que Sôrogno, Sômarôho, Kor’arô, Tria Tria, Vagnono, Tsakafara, etc., incluent systématiquement le combat de Morengy dans leur programmation, pour agrémenter les festivités. On lui offre désormais des arènes de plus en plus grandes, comme les stades municipaux. Cela, avec les favoris du moment tels que Double Bolo, Black Canon, Cybor Be, Biby, Zamany Juslin… en tête d’affiche.

Sur le plan culturel, le Morengy se révèle être un vecteur d’identité et de cohésion sociale. Il incarne la bravoure, l’endurance et le respect des valeurs communautaires. Les récompenses offertes aux vainqueurs témoignent de ce dynamisme. Au départ de simples sommes d’argent, désormais, elles sont remplacées par des zébus, bijoux, téléphones portables, voitures 4L, Bajaj, motos, voire une maison. Il est évident que les organisateurs génèrent d’importants bénéfices pour pouvoir offrir de tels trophées. 

Raheriniaina

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