![]() |
Tolotra Ranaivoarilala, responsable chez Honey of Madagascar avec ses miels. |
Le miel retrouve peu à peu ses lettres de noblesse. Autrefois critiqué pour sa qualité, coupé par du sucre, aujourd’hui il séduit les marchés internationaux.
« Le miel malgache n’a rien à envier à celui produit à l’étranger », affirme Tolotra Ranaivoarilala, responsable chez Honey of Madagascar, hier, en marge du salon de l’Agronomie qui se tient à l’Université Ankatso depuis ce mardi 2 septembre. Cette année, un demi-conteneur a déjà été exporté vers l’Europe.
Le pays produit surtout du miel d’eucalyptus et de niaouli, mais aussi du miel de litchi, très prisé. La production se concentre principalement dans le sud-est, à Manjakandriana, ainsi qu’à l’ouest et au centre pour l’eucalyptus. Chaque année, entre 5 et 10 tonnes de miel sont récoltées. Dans le sud-est, l’apiculture moderne est bien maîtrisée et les forêts abondent, ce qui favorise la production.
L’abeille noire malgache, endémique, est au cœur de ce succès. « Sa couleur noire et sa petite taille ne l’empêchent pas de produire un miel de grande qualité, dont la teinte varie selon les fleurs », explique Ranaivoarilala. La cristallisation peut se produire rapidement ou lentement, selon les essences florales.
Encore limité
Le secteur reste encore limité : seulement six mielleries disposent d’accords pour l’exportation. Mais ces entreprises emploient davantage de travailleurs lors des projets, reflétant une activité en croissance. Pour protéger les abeilles et leurs habitats, sensibiliser les populations et développer l’apiculture moderne, l’État et les ONG multiplient les formations et les initiatives de terrain.
« Notre objectif est d’offrir aux communautés locales des revenus alternatifs à la coupe du bois et de préserver nos forêts », précise le responsable. Si la production reste insuffisante face à la demande, le marché du miel malgache demeure ouvert et prometteur. Avec un meilleur accompagnement et une organisation renforcée, il pourrait devenir un acteur majeur sur le marché international.
Irina Tsimijaly