ATMOSPHÈRE, ATMOSPHÈRE -

Ô huppe, ne suspends jamais ton vol,
Puisque, toi, killer félin, 
Pourrais-tu, jamais, furtivement tapi au sol,
Oublier ton ADN assassin

Depuis les hauteurs du restaurant Haka Fy, ce jardin d’Andohalo a gardé quelque grandeur. Et d’ailleurs, c’est un minuscule insecte certainement pas autochtone, mouche des fruits importés en supermarchés, qui atteste de l’excellence de l’atmosphère.

Atmosphère, atmosphère... Contrairement à certains lieux, qu’un Secrétariat d’État des arbres plantés pourrait sanctuariser en poumon écologique, au coeur d’une Capitale saturée de dioxyde de carbone. Ici, les arbres poussent fièrement sans peur d’être intempestivement élagués par des «jardiniers» (guillemets plus que jamais de rigueur) qui manient plus volontiers le «famaky» (hache) que l’ «angady» (bêche malgache) ou le «antsim-bilona» (faucille). 

Au Cercle Franco-Malgache, sur les bords du lac Anosy, ma chope de bière attire plus volontiers de banales mouches indigènes, «lalitra», que le début de printemps a réveillées de quelque torpeur. Par contre, j’hésite à faire de cet essaim de moustiques, qui m’assaillent en cette fin d’après-midi, des agents de la qualité environnementale. Ces «bibikely» là, si on pouvait les génocider avec force bâtonnets d’encens, je voterais pour la peine de mort immédiate.

Leurs prédateurs «angidina» (libellules) ont depuis longtemps déserté nos villes inhospitalières. Victimes en voie d’extinction comme les «famakiloha», les «voangory», les «voanosy», les «fanday» (dont on ne sait s’ils furent d’abord ou après des «lolo»), et même les «ramanavy» de mon enfance. 

Quand un voisin a la mauvaise idée d’élever des pigeons, je crains que mes «fodilahimena» endémiques ne soient pas au rendez-vous de la becquée matinale de printemps. Ces bestioles importées, comme les envahisseurs «maritaina» auxquels on a eu la très mauvaise idée d’accorder visa pour, semble-t-il, génocider (n’est-ce pas le sens du très officiel «famongorana») les «valala» (sauterelles :

adrisa, aketa, kijeja, tsibody, tsikara, tsikondry, tsimbaivay, tsimbavata, tsimbolavola, tsimpefe, tsindakana, tsingarangarana, tsingetana, tsinombina), devraient faire l’objet de ces nombreuses «stratégies nationales» que, pays sous-développé, nous adorons articuler avec les grosses officines à fortes conditionnalités. 

Allons, allons. Aquila non capit muscas : l’aigle ne prend pas de mouche. Dit-on. 

Nasolo-Valiavo Andriamihaja

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