En mai, lors de la journée de restitution des activités du dispositif de recherche et d’enseignement en partenariat « Systèmes de Production d’Altitude et Durabilité » (dP SPAD), plusieurs résultats ont été présentés au Résidence Ankerana. Ce dispositif rassemble des partenaires scientifiques du Sud (AfricaRice, Fofifa, Fifamanor, GSDM, Université d’Antananarivo) et du Nord (Cirad, IRD). Il a pour objectif de produire des connaissances pour accompagner l’intensification agroécologique des exploitations agricoles familiales des Hautes Terres et du Moyen-Ouest de Madagascar.
Parmi les recherches présentées, celle de Rojo Aina Ravalisoa, doctorante au Fofifa-Cirad, s’intéresse à la gestion du flétrissement bactérien causé par Ralstonia solanacearum. Cette maladie touche plusieurs cultures, dont la pomme de terre. L’étude vise à identifier des solutions naturelles, basées sur les pratiques paysannes et la recherche scientifique.
Dans la région de Vakinankaratra, la chercheure a recensé 26 espèces adventices. Certaines de ces plantes hébergent la bactérie Ralstonia. Des échanges avec les agriculteurs ont permis de recueillir leurs pratiques culturales. Ceux-ci ont indiqué que l’usage de composts à base de matières végétales, comme le « Taretra » ou l’ambiaty, réduit l’incidence de la maladie. Ces composts ont été analysés en laboratoire à l’aide de boîtes de Pétri et de la méthode de microdilution.
Dix-huit plantes ont été testées pour leurs effets biocides. Sept ont été retenues pour leur efficacité. Des extraits aqueux et méthanoliques ont montré un effet bactériostatique ou bactéricide. 25 huiles essentielles ont aussi été testées. 21 ont été retenues, preuve que ce dernier était plus efficace que les autres plantes testées. Certaines, comme la cannelle, le girofle et le tea tree, ont montré un effet bactéricide in vitro.
D’après Rojo Aina Ravalisoa, les tests sont poursuivis en serre avec des broyats végétaux sur des sols artificiellement infectés. Les plantes utilisées sont disponibles localement. L’objectif est d’évaluer leur efficacité dans des conditions proches du terrain.
Irina Tsimijaly