PORTRAIT - Navalona incarne la voix incandescente du slam au nu metal

Navalona,  incarne une nouvelle génération  d’artistes malgaches libres et sans filtre.

« Ma poésie est une arme. Elle gueule, elle vibre, elle vit». Andrianavalona Razafindraibe, alias Navalona, est bien plus qu’une artiste de plume. Véritable tornade scénique née à Antananarivo, elle insuffle une intensité rare à tout ce qu’elle touche — du slam viscéral au métal rageur, en passant par un rap profondément personnel.

Tout commence en 2018, lorsqu’elle découvre le slam-poésie grâce aux scènes ouvertes de Madagaslam. Dès lors, l’écriture devient sa manière de respirer, et la scène, son terrain de feu. Après avoir écumé les spectacles, tournois et ateliers de slam, elle explore le rap, guidée par un ami rappeur. De cette incursion naît 21 Constat, une mixtape de dix-huit morceaux portée sur scène dans un spectacle fusionnant danse contemporaine, guitare rock et rap live, en 2023 au CGM Analakely.

Mais Navalona ne s’arrête pas là. En 2020, elle cofonde Grey, un groupe malgache de nu metal dont elle devient la voix principale. Entre spoken word, chant, rap et même cris gutturaux, elle explose les codes. Leur premier EP Madafaka, sorti en mars dernier avec Roxicomania Production, marque un virage radical : « Je gueule… et qu’est-ce que ça fait du bien ! », confie-t-elle en riant.

Navalona défend une poésie intense, engagée, habitée. « Ma spécificité ? Être intense, sur scène comme dans mes mots. C’est tout… mais ce n’est pas rien, je pense. » Elle voit chaque mot comme une flamme, chaque scène comme un cri de liberté. Son art dépasse le cadre esthétique : c’est une quête existentielle, une affirmation de soi, un partage sincère.

Cette année, elle se concentre sur la finalisation du premier album de Grey, prévu avant fin décembre. Parallèlement, après un séjour inspirant à Nosy Be, elle prépare également son retour en solo sous le nom de Val, avec de nouveaux morceaux rap bientôt disponibles sur sa page personnelle.

Avec Navalona, le mot devient arme, la scène devient exutoire, et la musique, un pont entre révolte et lumière. Un talent brut, incandescent, à suivre de très près.

Cassie Ramiandrasoa

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