À un mois de la fin de l’Agoa, la Mission de l’Union africaine à Washington a tenu une réunion. Diplomates africains, experts américains et acteurs privés y ont participé.
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Lantosoa Rakotomalala, ambassadrice de Madagascar aux États-Unis et co-présidente du Sous-Comité Agoa. |
Dans la salle de conférence de la Mission de l’Union africaine aux États-Unis, ce 28 août, l’atmosphère était à la fois studieuse et déterminée. Diplomates africains, experts américains et représentants du secteur privé se sont réunis pour un atelier stratégique consacré au renouvellement de l’African Growth and Opportunity Act (Agoa), programme clé du commerce entre l’Afrique et les États-Unis, dont l’expiration est prévue le 30 septembre 2025. L’objectif est d’élaborer une stratégie commune et de renforcer le plaidoyer afin d’éviter une rupture qui menacerait des millions de dollars d’investissements et des centaines de milliers de moyens de subsistance.
L’ouverture des discussions a été marquée par l’intervention de Lantosoa Rakotomalala, ambassadrice de Madagascar aux États-Unis et co-présidente du Sous-Comité Agoa. Elle a souligné l’urgence : « La fin possible de l’Agoa n’est pas un problème théorique : elle met directement en danger des millions de dollars d’investissements et des centaines de milliers d’emplois en Afrique et aux États-Unis. » Les participants ont mis en avant l’importance d’une action coordonnée pour convaincre le Congrès et l’administration américaine de la nécessité de renouveler ce programme vital.
Actions audacieuses
Pour Madagascar, l’enjeu est particulièrement tangible. Le pays se classe parmi les cinq principaux exportateurs Agoa vers les États-Unis, avec des performances notables dans le textile et la vanille, cette dernière restant son produit phare, représentant 232 millions de dollars, tandis que le secteur textile a généré 86,1 millions de dollars en 2024 et emploie 180 000 personnes.
En réponse à la menace d’une taxation américaine de 47 %, la diplomatie malgache a obtenu un compromis : la taxe sera limitée à 15 %, à compter du 7 août 2025, un succès salué comme le fruit d’un engagement diplomatique déterminé. L’atelier a également permis de croiser les regards et de souligner l’importance de la coopération internationale. Parmi les intervenants, le professeur Landry Signé, de la Thunderbird School of Global Management, a insisté sur le fait que « des actions audacieuses et coordonnées sont indispensables pour sécuriser un futur prospère pour le commerce et l’investissement Afrique–USA ».
Tarek Ben Youssef, Chargé d’Affaires a.i. de la Mission africaine, ainsi que plusieurs ambassadeurs africains et responsables du secteur privé, ont rappelé que le renouvellement de l’Agoa dépasse la simple question économique : il s’agit d’un instrument essentiel pour la stabilité et le développement sur les deux continents. En mêlant chiffres concrets, résultats diplomatiques et vision stratégique, la mobilisation des participants offre un élan positif pour l’avenir de l’Agoa, tout en rappelant que la vigilance diplomatique reste indispensable pour assurer la prospérité mutuelle.
Irina Tsimijaly