Vacances de Pentecôte

«Le jour de la Pentecôte étant arrivé», cinquante jours après la Pâque. Le Larousse de 1935 donne cette définition de la «Pentecôte : du grec pentêkostè, cinquantième jour. Chez les Juifs, fête en mémoire du jour où Dieu remit à Moïse les tables de la loi. (Chez les chrétiens) Fête qui se célèbre cinquante jours après Pâque en mémoire de la descente du Saint-Esprit sur les apôtres». 

Dans le Pentateuque, les cinq premiers livres que les Juifs appellent la «Loi» (Torah), qui deviendra l’Ancien Testament de la Bible chrétienne, la fête des semaines ou des moissons est célébrée «cinquante jours jusqu’au lendemain du septième sabbat», et que les Juifs sanctifiaient par l’offrande d’une «holocauste» : sept agneaux, un taureau, deux béliers (Lévitique 23.15-22).

La Bible de Jérusalem fait remarquer que «le miracle de la Pentecôte s’apparente au charisme de la glossolalie fréquent dans les débuts de l’Église». Pourtant, la compréhension immédiate, sans la «traduction simultanée» d’un «interprète», semble contredire cette «glossolalie»: phénomène extatique, dit aussi don des langues, dans lequel le sujet émet une série de sons ou de mots dont les auditeurs ne peuvent saisir le sens sans le concours d’un autre sujet possédant le don de l’interprétation (Larousse, 1999).

Dans le Nouveau Testament (Actes des Apôtres 2.4-11), voici ce qui advint la première Pentecôte après la résurrection du Christ : «Tous furent alors remplis de l’Esprit Saint et commencèrent à parler en d’autres langues (...) Or il y avait, demeurant à Jérusalem, des hommes dévots de toutes les nations qui sont sous le ciel. (...) la multitude se rassembla et fut confondue : chacun les entendait parler en son propre idiome. Ils étaient stupéfaits et, tout étonnés, ils disaient : «Ces hommes qui parlent, ne sont-ils pas tous Galiléens ? Comment se fait-il alors que chacun de nous les entende dans son propre idiome maternel ? Parthes, Médes et Élamites, habitants de Mésopotamie, de Judée et de Cappadoce, du Pont et d’Asie, de Phrygie et de Pamphylie, d’Égypte et de cette partie de la Libye qui est proche de Cyrène, Romains en résidence, tant juifs que prosélytes, Crétois et Arabes» (La Bible de Jérusalem). 

Dans un texte antérieur, on peut lire : «Or les Juifs qui résidaient à Jérusalem étaient des hommes venus de toutes les nations qui sont sous le ciel». Dans la Bible Segond 21, on lit également : «Or il y avait en séjour à Jérusalem des Juifs, hommes pieux venus de toutes les nations sous le ciel». Notons simplement, que cette géographie, la oikoumenè de l’époque, ne dépassait guère le bassin méditerranéen. 

En note, on apprend que «les prosélytes sont ceux qui, non juifs d’origine, ont embrassé la religion juive et accepté la circoncision, et sont ainsi devenus membres du peuple élu». 

Le rappel de la filiation entre judaïsme et christianisme relève déjà d’une culture générale banalisée. Moins connue est la découverte que, sans verser dans le prosélytisme des deux autres religions du Livre, le judaïsme recevait des convertis. Enfin, la confirmation que le message allait se prêcher, s’imprimer et s’exprimer, dans les langues de «toutes les nations sous le ciel», au-delà du monopole de son hébreu d’origine.  

Nasolo-Valiavo Andriamihaja

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