Une certaine idée, un 18 juin 1940

L’appel du 18 juin 1940, c’était il y a 85 ans. Le général de Gaulle s’adressant aux Français depuis Londres, où il s’était exilé après la capitulation de l’armée française, pour les haranguer à ne pas se laisser abattre par une «force mécanique» à la leur momentanément supérieure. 

Un discours insensé après la débâcle militaire subie par la France. Avec ce que nous savons de la suite, cette prescience relevait proprement de la sorcellerie. L’exemple qu’une intuition, portée par une volonté inébranlable et avec une cohérence dans la grandeur, prend corps, devient réalité et bouscule le destin. En juin 1940, personne n’allait miser sur une survie de la France comme puissance parmi les autres puissances. L’obstination d’un seul homme, qui fut d’abord un homme seul, un général fraîchement étoilé, quasiment inconnu, allait sauver une certaine idée qu’il se faisait de la France. 

«Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne de l’ennemi. Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd’hui.  Mais, le dernier mot est-il dit ? L’espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non ! (...) Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire». 

Le concept de bloc n’existait pas encore en juin 1940. En appelant ses compatriotes à compter sur l’Empire britannique et l’industrie des États-Unis, Charles de Gaulle venait pourtant de définir le futur bloc occidental, post 1945 : «Car la France n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! (...) Cette guerre n’est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n’est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale». 

(À suivre)

Nasolo-Valiavo Andriamihaja

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