RECYCLAGE - Des ordures transformées en sacs haut de gamme

À Antananarivo, des déchets plastiques sont transformés en sacs à main grâce à un projet porté par la STCV et Cocobe. L’initiative mêle recyclage, artisanat et inclusion sociale.

Remise de prix à la gagnante du concours sur les réseaux au siège de STCV à Andrefan’Ambohijanahary.

Antananarivo, des déchets plastiques collectés dans les quartiers de la ville prennent aujourd’hui une nouvelle vie : celle de sacs à main tendance. Ce projet innovant est né d’une collaboration entre la Société de Tri, Compactage et Valorisation (STCV) et la marque malgache Cocobe.

Chaque jour, la capitale produit environ 1 500 tonnes de déchets. Mais seuls 60 % sont acheminés jusqu’à la décharge d’Andralanitra. Le reste est souvent abandonné dans les rues. Sur ce volume total, à peine 40 % sont recyclables. C’est précisément cette fraction que la STCV exploite. L’entreprise trie, compacte, puis transforme les plastiques en matières premières réutilisables.

« Nous ne voulons plus voir les ordures comme des nuisances, mais comme une ressource », affirme Gaëlle Randriamanana Pless, directrice de la STCV. Elle s’est exprimée vendredi 20 juin lors de la remise de prix à la gagnante du concours organisé par STCV et Cocobe à l’occasion de l’International Tourism Fair (ITM).

Une vingtaine de personnes travaillent aujourd’hui dans la structure, dont plusieurs femmes issues de quartiers défavorisés, chargées de la collecte au sein des fokontany. En parallèle, la STCV mène aussi des campagnes de sensibilisation dans les écoles publiques et noue des partenariats avec des entreprises pour une meilleure gestion de leurs déchets.

C’est la marque Cocobe qui donne la touche artisanale au projet. Le plastique recyclé est d’abord tissé, puis associé à des tissus faits main pour créer le sac Aiko. Lancé officiellement lors des salons ITM et IHM à Ivato, ce sac reflète une consommation responsable, ancrée dans les ressources locales. « Le sac Aiko reflète une nouvelle manière de consommer, qui valorise ce que nous avons ici, à Madagascar », souligne Ianja Randriamahazomanana Rakotozafy, fondatrice de Cocobe.

Le produit a séduit de nombreux visiteurs, locaux comme étrangers, qui espèrent voir bientôt d’autres articles dans la même veine, aussi bien destinés aux femmes qu’aux hommes. Le sac est disponible en édition limitée.

Avec ce projet, des déchets abandonnés deviennent un objet de mode éthique, fruit d’un savoir-faire local, à la croisée de l’écologie et de l’inclusion sociale.

Irina Tsimijaly

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