Dans deux communiqués de presse publiés successivement hier, la Banque mondiale annonce deux financements accordés à Madagascar, par le biais de l’IDA.
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Atou Seck, représentant de la Banque mondiale (à g.), et le président Andry Rajoelina (à dr.), durant une réunion à Iavoloha, en octobre 2024. |
C’est le deuxième financement d’une série de trois. Dans un communiqué daté du 18 juin, mais publié hier, la Banque mondiale annonce l’approbation d’un financement de 100 millions de dollars par l’Association internationale de développement (IDA). Il s’agit d’un appui à la deuxième Opération d’appui aux politiques de développement (DPO).
« Cette opération vise à lever les principaux obstacles qui freinent la croissance du secteur privé et la création d’emplois », indique la missive de l’institution de Bretton Woods. Il s’agit d’une aide budgétaire inscrite dans une série de trois financements DPO. Selon Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, ministre de l’Économie et des Finances, « l’État a mis en œuvre des réformes afin d’obtenir ce financement ».
La membre du gouvernement cite les secteurs des mines, de l’énergie, des télécommunications ainsi que la gestion des finances publiques comme étant ceux dans lesquels ces réformes ont été mises en œuvre.
L’institution de Bretton Woods ajoute : « Dans le secteur de l’énergie, des efforts sont en cours pour améliorer l’approvisionnement en électricité et élargir l’accès, en renforçant la gouvernance et la viabilité financière de la JIRAMA. Dans le secteur minier, la mise en œuvre du nouveau code minier et le renouvellement des permis d’exploration visent à relancer l’activité. Enfin, le budget 2025 supprime certaines exonérations fiscales afin de mieux gérer les dépenses fiscales et d’accroître les recettes nationales. »
Investissement dans les parcs solaires
La première tranche, également d’un montant de 100 millions de dollars, destinée à financer la première DPO, avait été accordée en juin 2023. À l’époque, il avait été expliqué que les DPO sont destinées à soutenir les réformes visant à libérer les moteurs d’une croissance inclusive et résiliente.
Le deuxième financement officialisé hier accuse toutefois un certain retard. Une source bien informée indique qu’il était, en principe, prévu pour juin 2024. Cependant, le retard dans l’application de certaines réformes a conduit la Banque mondiale à mettre temporairement sa décision en attente. Parmi les points de blocage figuraient la validation du plan de redressement de la Jirama, ainsi que, dans le secteur des télécommunications, la question de la libéralisation des codes USSD (Unstructured Supplementary Service Data).
Les réformes engagées par l’État, bien qu’ayant pris du retard, semblent désormais concluantes. Selon Atou Seck, représentant de l’institution de Bretton Woods, « grâce à cet appui budgétaire et en complément des projets en cours, la Banque mondiale renforce son soutien pour améliorer l’accès à l’énergie à Madagascar. Une grande partie de ce financement servira à renforcer la JIRAMA afin de fournir une électricité plus fiable et plus abordable. »
Intervenant hier sur le plateau de la Télévision nationale TVM, le président de la République, Andry Rajoelina, a indiqué que « ces 100 millions de dollars seront investis dans la construction de parcs solaires déjà inscrits dans le budget de l’État ». Outre cette aide budgétaire de 100 millions de dollars, la Banque mondiale a également annoncé un financement additionnel de 54 millions de dollars, toujours via l’IDA. Il est destiné à intensifier la mise en œuvre du projet de moyens de subsistance résilients dans le Sud de Madagascar, ou Mionjo, lancé en 2020.
Garry Fabrice Ranaivoson