AGRICULTURE BIO - La demande des consommateurs en hausse

Le bio gagne du terrain à Madagascar. Le Salon du bio, tenu le 20 juin à Anosy, met en lumière une demande en forte hausse et des produits mieux valorisés.

Des visiteurs découvrent les produits locaux exposés lors de la 4e édition du Salon du bio, le 20 juin au Carlton Anosy.

La quatrième édition du Salon du bio, organisée le 20 juin au Carlton Anosy, a confirmé l’intérêt croissant des consommateurs pour les produits issus de l’agriculture biologique. Placée sous le thème « Le bio pour les Malgaches : une priorité pour les producteurs et agriculteurs malgaches », cette édition 2025 a rassemblé un large panel d’acteurs du secteur et témoigné d’un tournant vers une consommation plus responsable.

Selon Tahiana Razanamahefa, secrétaire d’État chargé de l’autosuffisance alimentaire, le nombre d’opérateurs engagés dans la filière bio est passé de 4 il y a trente ans à près de 300 aujourd’hui. Les exportations ont suivi la même tendance : 6 300 tonnes de produits bio ont été expédiées en 2024, contre 300 tonnes en 2005. Le gouvernement souhaite désormais structurer davantage la filière pour en faire un levier de développement. « Le marché existe, les débouchés aussi. Cela permet de renforcer le PIB, d’améliorer la production et de valoriser la transformation agricole. Le bio est une vraie opportunité pour les producteurs malgaches », souligne Tahiana Razanamahefa.

Produit conservé

Pour sa part, Max Fontaine Andonirina, ministre de l’Environnement et du Développement durable, met en avant les bienfaits environnementaux du bio : « L’agriculture conventionnelle appauvrit les sols à cause des engrais chimiques. Le bio, lui, les protège et résiste mieux aux maladies et aux effets du changement climatique. »

Parmi les exposants, Riantsoa Rasolofomalala, responsable du stand Lycheeland, insiste sur les atouts de la conservation naturelle des aliments bio. « Le bio permet d’obtenir des aliments qui se conservent longtemps. Aujourd’hui, certains fruits secs peuvent être gardés plus de deux ans, sans risque d’intoxication alimentaire », précise-t-elle.

Active dans l’exportation depuis 2015, Lycheeland cherche désormais à toucher le marché local. « Ce sont surtout les mères de famille, très attentives à la santé de leurs enfants, et les sportifs, qui achètent bio. En participant à ce salon, notre objectif est de montrer qu’il est possible de conserver des fruits toute l’année, même des fraises en juillet », ajoute-t-elle.

Elle alerte également sur le gaspillage important des fruits frais à Madagascar et appelle à mieux valoriser les récoltes grâce à des méthodes de conservation simples, naturelles et accessibles.

Le Salon du bio s’affirme ainsi comme un lieu de sensibilisation, d’éducation et d’innovation, illustrant que le bio ne se limite pas à une tendance mais s’inscrit dans un mode de production durable, adapté aux réalités locales.

Irina Tsimijaly

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