Les prix du gaz en bouteille ont augmenté à la suite d’une révision de la TVA inscrite dans la loi de finances. Vitogaz applique une hausse de 3,5 %, suscitant l’inquiétude de nombreux consommateurs.
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Vitogaz ajuste ses tarifs suite à la hausse de la TVA prévue dans la Loi de finances 2025. |
Depuis le 29 mai 2025, les tarifs du gaz en bouteille enregistrent une nouvelle augmentation. Vitogaz, principal acteur du marché, applique une hausse moyenne de 3,5 %, directement liée à l’élévation du taux de TVA prévue par la loi de finances 2025.
Les nouveaux prix sont les suivants : la bouteille de 4 kg s’élève désormais à 31 000 ariary contre 30 000 auparavant ; celle de 9 kg passe de 66 000 à 69 000 ariary ; la bouteille de 12,5 kg atteint 98 000 ariary contre 96 000, et celle de 39 kg grimpe à 410 000 ariary. Ces montants peuvent varier selon les régions et les distributeurs, mais la tendance haussière est générale.
Les réactions des usagers ne se sont pas fait attendre. Une consommatrice déplore: « Même si les salaires n’ont pas bougé depuis sept ans, tous les prix peuvent augmenter sans aucun doute.» Harisoa, utilisatrice régulière, s’interroge sur la pertinence de poursuivre l’usage du gaz : « Il vaut mieux passer à l’induction, car si on fait les mêmes calculs, les dépenses en électricité chez Jirama seront similaires à celles du gaz. »
Hausse du TVA
Ces témoignages traduisent une inquiétude croissante face au coût de plus en plus élevé d’une énergie considérée jusqu’ici comme accessible, relançant les interrogations sur les alternatives possibles électricité ou charbon malgré les enjeux environnementaux liés à ce dernier.
Le directeur général de Vitogaz, Zo Andriamampianina, justifie cette évolution tarifaire : « L’augmentation devait entrer en vigueur après six mois. Nous sommes début juin, c’est le délai annoncé. »
Il précise que la loi de finances initiale pour 2025 prévoit un relèvement de la TVA sur le gaz butane, passant de 5 % à 10 %, mais que l’entreprise a choisi de n’en répercuter qu’une partie. « Il y a eu trois hausses successives: une de 1,5 % en janvier, une autre de 0,5 % en avril, et cette dernière de 1,5 %. »
À l’origine, seules les bouteilles de plus de 12 kg, destinées à un usage professionnel, devaient être concernées. Toutefois, selon lui, la conjoncture a contraint l’entreprise à élargir la mesure à l’ensemble de la gamme. « Avec la dépréciation de l’ariary, la hausse du fret maritime et les pertes liées aux remboursements de TVA, nous avons été obligés d’élargir l’ajustement à d’autres formats. » Dès novembre 2024, la ministre de l’Économie et des Finances avait annoncé ce changement : « Le gaz butane n’est pas encore soumis au taux normal de 20 %. Cette augmentation à 10 % a été discutée avec les opérateurs pour réduire les remboursements de TVA. »
Cette évolution met fin à un accord conclu en 2021 entre l’État et le Comité malgache du butane (CMB), qui avait instauré une TVA réduite à 5 % afin de favoriser l’usage du gaz domestique et lutter contre la déforestation.
Une première hausse, en novembre 2024, avait concerné uniquement les grands formats professionnels. Désormais, ce sont aussi les ménages qui en supportent les effets.
Zo Andriamampianina affirme vouloir limiter les répercussions : « Nous avons décidé de nous arrêter à ces 3,5 % et de ne pas appliquer les 1,5 % restants. C’est une forme de geste envers l’État et les consommateurs. »
Irina Tsimijaly