Après plusieurs semaines de suspense, la FMF a fini par soulever le chapeau sous lequel se cachait la tête du nouveau sélectionneur des Barea. Il s’agit de l’ancien auxerrois Corentin Martins. Joueur de poche, milieu de terrain très technique, buteur redoutable, l’ancien international français a une carte de visite bien étoffée. Son palmarès en tant qu’entraîneur n’est pas mal non plus. Le choix porté sur lui ne se discute donc pas sur le plan technique. C’est au niveau de la durée de son contrat qui laisse perplexe les férus de football en général et les fervents supporters des Barea en particulier. Corentin Martins a signé un an de pige avec pour objectif la qualification pour le Mondial 2026. Il faut avouer que le pari est osé. Certes les Barea ne sont pas mal placés dans les éliminatoires mais les mauvais résultats lors des derniers matchs qualificatifs de la CAN 2025 ne sont pas de nature à rassurer même les plus optimistes. Tout reste à faire. Le nouveau coach n’a qu’un mois pour monter une équipe capable de tenir tête à la Centrafrique et au Ghana en mars. Et encore avec la fenêtre de six jours de la FIFA, il n’aura pratiquement pas le temps de bâtir une équipe compétitive. Mais ces conditions ne sont pas nouvelles pour lui. Il a travaillé dans la même situation en Mauritanie qu’il a réussi à qualifier à deux CAN successives.
Quel que soit le résultat de sa mission, les Barea devront tout recommencer après un an. Autrement dit, il s’agit plutôt d’un coup d’éclat plutôt que d’un projet à long terme. Reste à savoir si la quête d’un résultat immédiat en lieu et place d’un travail à long terme sera couronnée de succès.
On s’attendait plutôt à un coach qui allait travailler sur le fond pour remettre les Barea sur orbite étant donné que la marche semble un peu haute pour le Mondial, il n’y a aucune honte à l’admettre. Construire une équipe capable de se qualifier régulièrement est mieux qu’une équipe qui vit au hasard des coups d’éclat, au petit bonheur la chance.
Mais le ministère des Sports et la FMF ont sûrement pesé le pour et le contre avant de prendre leur décision. Et face à la pression des footeux, il fallait faire la part des choses quitte à faire une opération kamikaze.
Sylvain Ranjalahy