Le président Andry Rajoelina durant la journée de reboisement, hier, à Andekaleka. |
Le président de la République annonce la pose de la première pierre d’une nouvelle centrale hydroélectrique d’ici peu. D’une capacité de 64 mégawatts, elle sera située dans la localité de Ranomafana, sur la rivière Ikopa.
Une solution à long terme. L’État s’emploie à en apporter en matière de production énergétique. Lors de l’ouverture de la saison nationale du reboisement, hier, Andry Rajoelina, président de la République, a annoncé que «la pose de la première pierre de la centrale hydroélectrique de Ranomafana» se fera d’ici peu.
À entendre le locataire d’Iavoloha, l’événement devrait se tenir la semaine prochaine. Toutefois, selon les indiscrétions, il est probable qu’il se déroule cette semaine même. Cette centrale sera installée à près de 90 kilomètres d’Antananarivo, sur le cours supérieur de la rivière Ikopa, en empruntant la Route nationale numéro 4 (RN4). Elle est située dans une localité dénommée Ranomafana. Sa puissance installée est énoncée à 64 mégawatts, avec deux unités de production de 32 mégawatts chacune, selon les informations sur le projet du ministère de l’Énergie et des Hydrocarbures.
«Cette nouvelle centrale pourra produire jusqu’à 30% des besoins du Réseau interconnecté d’Antananarivo (RIA)», indique le chef de l’État. Sur le site web du ministère de l’Énergie et des Hydrocarbures, il est indiqué que le projet hydroélectrique de Ranomafana répond à un double objectif. Il s’agit de l’augmentation de la production en électricité destinée au RIA, et de réduire les coûts de production, donc les tarifs pour les usagers.
La centrale hydroélectrique de Ranomafana fait partie des projets hydroélectriques indiqués comme les solutions durables et à long terme à la crise énergétique actuelle. Une crise causée, notamment, par l’insuffisance de la production en électricité à cause de longues périodes de sécheresse. La future centrale de Ranomafana sera ainsi un renfort de taille à celle d’Andekaleka qui, lorsqu’elle tourne à plein régime, fournit jusqu’à 60% de l’électricité nécessaire au RIA.
Symbiose
En attendant que les projets hydroélectriques soient concrétisés et opérationnels, les centrales solaires et les centrales thermiques fonctionnant au fuel lourd, donc moins coûteux, sont les solutions à court terme avancées par l’État face à la crise énergétique. Une crise dont souffre particulièrement le Réseau Interconnecté d’Antananarivo.
Le choix du président de la République d’annoncer le lancement de la construction de la centrale hydroélectrique de Ranomafana, durant l’événement à Andekaleka, n’est visiblement pas fortuit. La saison du reboisement national 2024-2025 veut justement mettre l’accent sur l’interconnexion entre la préservation de l’environnement et l’énergie, qui est un pilier de l’essor économique.
«La Forêt : source d’eau et d’énergie», est le thème de la saison de reboisement 2024-2025. La crise énergétique actuelle fait douloureusement prendre conscience des enjeux de la protection de la forêt. Elle met en lumière le fait que les centrales hydroélectriques mises en avant comme les solutions idoines pour atteindre les objectifs énergétiques du pays ont un talon d’Achille. Il s’agit des aléas climatiques. L’homme y a sa part de responsabilité avec les dégâts qu’il cause à l’environnement.
À Andekaleka, hier, un père de famille qui y a vécu toute sa vie a témoigné que, «lorsque cette centrale a été inaugurée [en 1982], la forêt aux alentours était encore très dense. Aujourd’hui, il est malheureux de reconnaître que la déforestation a fait de gros dégâts». Le site d’Andekaleka n’est accessible qu’en train. Sur le trajet qui y mène, le mur de végétation qui borde le chemin de fer peine à cacher les collines dégarnies et les forêts défrichées autour des champs et des quelques villages.
Dans les prises de parole d’hier, à Andekaleka, la symbiose entre la préservation des forêts et la production d’énergie renouvelable par les centrales hydroélectriques a été martelée. Selon les explications, les forêts jouent un rôle essentiel dans la régulation de l’eau. Elles améliorent la disponibilité de l’eau en réduisant les ruissellements superficiels et en permettant un meilleur stockage de l’eau. Les forêts jouent également un rôle crucial dans la régulation du climat et des précipitations.
La crise de l’énergie et ses dégâts socio-économiques actuels est ainsi un argument concret pour sensibiliser et responsabiliser la population quant aux enjeux de la préservation des forêts et plus largement, de l’environnement. D’autant plus que les solutions idoines et durables comme la future centrale hydroélectrique de Ranomafana s’appuient sur les atouts que propose la nature. Et l’exemple de celle d’Andekaleka démontre que ces atouts sont vulnérables à la moindre déséquilibre écologique.
Garry Fabrice Ranaivoson
Ny eo tsy vita toa Vohibe sy Sahohika dia milingilingy Rainidedaka !
RépondreSupprimerDepuis l’épisode tragi-comique du Covid-Organics, on sait que Rajoelina rêve de se donner une stature régionale, et d’apparaître comme le nouveau Mandela, le nouveau Macky Sall, le nouveau Kagamé, en attendant, qui sait, d’être le nouveau Bokassa. L’implantation du Colisée Rova d’Antananarivo démontre son envie de rattacher son nom à la lignée de l’histoire monarchique du pays.
La dernière blague en date est ce titre de “Leader politique africain de l’année" décerné à Andry Rajoelina par les lecteurs d’un obscur African Leadership Magazine. Il est fort probable que ce titre résulte d’un travail avec des lobbyistes pour tenter d’obtenir un peu plus de lumière sur la scène africaine, à l’aube de l’élection du nouveau Président de la Commission africaine et de son accession à la tête de la SADC. On voit d’ici l’enthousiasme des fanatiques pro-Rajoelina, souvent peu instruits et peu cultivés, mais qui vont s’émouvoir de ce résultat et la présenter comme une grande victoire. Pour jauger la crédibilité de ce vote, on serait curieux de savoir combien y a-t-il eu de votants dans ce scrutin bizarre, en sachant que le continent compte à peu près 1,4 milliards d’individus. Mais il est vrai qu’à Madagascar, les résultats d’élections bidons ne nous font pas peur : après la présidentielle et les législatives, les municipales sont là pour nous le rappeler.
On connaît le tempérament de Rajoelina, dont le tempérament envieux le pousse à refuser de se laisser distancer par ses rivaux politiques. Marc Ravalomanana a eu un award de l’African Leadership Magazine ? Voilà qu’il se précipite pour en avoir un. Siteny Randrianasoloniaiko est 6ème dan de judo ?
On serait d’ailleurs intéressé d’apprendre quelle contribution financière à l’organisation de la cérémonie de remise des trophées qui aura lieu en Février à Casablanca (Maroc) est demandée à tous les récipiendaires. Dans les milieux informés, on connait cette tactique de nombreux organisateurs d’événements marketing à l’extérieur : ils identifient des personnalités et leur proposent des awards. Mais en contrepartie, les récompensés doivent casquer le prix fort pour sponsoriser les soirées de gala durant lesquels les prix seront remis. En Afrique, il y aura toujours des politiciens et entrepreneurs pour s’associer à ce genre d’attrape-nigauds organisé par des lobbyistes qui ont flairé le filon inépuisable : les narcissiques africains, toujours friands d’une pseudo reconnaissance internationale, fusse-t-elle bidon. On se demande donc avec curiosité de quels faits marquants Rajoelina a marqué l’année 2024 de son empreinte, à part deux élections bidon.
Il faut toutefois reconnaître qu’en ce mois de décembre, Rajoelina a enfin obtenu un titre authentique de vainqueur. Un rapport publié le 3 décembre dernier par l’organisation suisse Watson, basé selon elle sur les chiffres de la Banque mondiale, a enfin donné au citoyen français à la tête de Madagascar un titre incontestable : celui de président du pays le plus pauvre du monde. Jusqu’ici, il s’enorgueillissait de titres de champion accordés dans des domaines où sa performance est loin d’être éclatante : champion de la lutte contre la malnutrition selon la BAD, alors que les problèmes de famine dans le sud mettent régulièrement Madagascar à la une de la presse internationale ; champion de l’industrialisation selon l’Onudi, alors que Madagascar n’apparaît même pas dans le TOP 10 des pays les plus industrialisés d’Afrique.
Soit dit en passant : l’African Leadership Magazine étant basé à Londres, on se demande si l’équipe de Gemfields a fait partie des votants.
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Erratum : sahofika .
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