NOSY BE - Vingt-cinq Somaliens meurent en mer

L’équipe judiciaire en train d’auditionner les rescapés au gymnase Camp-Vert, à Hell-ville, samedi.

Quarante-huit clandestins somaliens ont été installés au gymnase Camp-Vert de Nosy Be. Vingt-cinq autres ont perdu la vie. Ils ont dérivé plusieurs jours en mer.

À Nosy Be, l’aventure funeste de soixante-treize migrants clandestins somaliens fend le cœur. Ils ont dérivé en mer depuis le 5 novembre. Vingt-cinq d’entre eux ont perdu la vie. Cinq corps sans vie sont arrivés à la morgue de l’hôpital public de Nosy Be. Les vingt autres ont été jetés à l’eau pendant la traversée au gré du courant.

Quarante-huit survivants, âgés de 17 à 50 ans, ont été pris en charge par les autorités des districts d’Ambanja et de Nosy Be depuis vendredi, jour de leur découverte par des pêcheurs. Ils ont été hébergés au gymnase Camp-Vert, à Hell-ville. La première partie de l’audition, achevée à 20 heures samedi, a permis de comprendre leur histoire.  Une équipe judiciaire mixte a entendu trente-deux des rescapés.

Selon leur récit, ils ont quitté le port de Liido Beach en Somalie, le 2 novembre. Tous les soixante-treize se sont embarqués sur un seul bateau, en direction de Mayotte. Après trois jours de navigation, l’équipage les a divisés en deux groupes de trente-huit et trente-cinq, puis les a transférés dans deux vedettes. Il leur avait dit que le bateau devait d’abord éviter les garde-côtes, mais qu’il reviendrait les récupérer. Ils ont donc été abandonnés au milieu de l’océan.

Localisée

Les deux vedettes se dirigeaient vers leur perte. Parmi les passagers, les femmes ont particulièrement souffert de la faim, de la soif, du soleil et de la fatigue. Seize femmes seulement ont survécu.

La première vedette des Somaliens a été localisée, vendredi à 5h30 du matin, dans la commune de Bemanevika-Ouest, à Ambanja. Il y avait encore sept corps sans vie à bord, les derniers qui n’avaient pas été jetés à la mer. Deux des dépouilles, déjà en état de putréfaction, ont dû être, malheureusement, abandonnées. Les cinq restants ont été déposés à la morgue.

Puis, le même jour, vers 16 heures, la seconde embarcation, anonyme et non immatriculée, a été repérée dans une autre partie de Bemanevika-Ouest. Seules des personnes vivantes se trouvaient à l’intérieur. Les corps des décédés avaient tous été jetés à la mer. La vedette a été remorquée jusqu’au port de Cratère Dar-es-Salam avant d’être déplacée au grand port le soir, à 19h10.

Dès lors, toutes les autorités concernées ont veillé sur eux. Des soins leur ont été prodigués et leur état de santé est généralement stable, sans pronostic vital engagé. En attendant, ils ont été logés au gymnase et surveillés par des Forces mixtes.

Gustave Mparany

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