Le Premier ministre s’est lui-même rendu sur la RN2 pour donner un coup de fouet aux travaux de renforcement des ponts. |
Sur instruction du Premier ministre, les moteurs du groupe thermique de 105 mégawatts, destinés au RIA, seront acheminés à Ambohimanambola, à partir du 2 décembre. D’ici là, les responsables doivent terminer le renforcement des ponts de la RN2.
Au pas de charge. Ceux qui sont affectés au renforcement de treize ponts sur la Route nationale numéro 2 (RN2) doivent mettre les bouchées doubles. Les moteurs thermiques qui composent le groupe de 105 mégawatts, pour renforcer la production d’électricité dans le Réseau interconnecté d’Antananarivo (RIA), seront acheminés vers le site de la Jirama, à Ambohimanambola, le 2 décembre.
Cette date du 2 décembre a été arrêtée durant une réunion conduite par Christian Ntsay, Premier ministre, lors d’une nouvelle descente à Toamasina, jeudi. Il s’agit du second déplacement du locataire de Mahazoarivo à Toamasina, ce mois-ci, et ayant pour but de donner un coup de fouet à la concrétisation des solutions à court et moyen terme à la crise énergétique dans le RIA. Il y était déjà, le 11 novembre, pour accélérer la sortie du port des équipements nécessaires à l’installation des centrales solaires, toujours destinées à renforcer l’approvisionnement du RIA.
«Le Premier ministre a donné comme instruction aux différents responsables de respecter le chronogramme établi. Il fera lui-même le suivi de la réalisation des travaux à faire», rapporte le communiqué de presse de la primature. Outre deux centrales solaires d’un total de 20 mégawatts, l’installation d’un groupe thermique de 105 mégawatts à Ambohimanambola est la solution à court terme avancée par l’État face à la crise énergétique que subissent les localités au sein du RIA, dont la capitale.
Suite à la première descente à Toamasina du chef du gouvernement, le 11 novembre, la quasi-totalité des équipements pour les deux centrales solaires serait déjà à Antananarivo.
Un ordre
Visiblement, il a fallu un nouveau coup d’éperon du locataire de Mahazoarivo pour que les responsables fassent vite dans l’acheminement des moteurs destinés au groupe thermique de 105 mégawatts. Le ministre des Travaux publics, celui des Transports et celui de l’Énergie ont été de ce second voyage à Toamasina.
Ces moteurs thermiques découlent d’un investissement étatique en faveur de la Jirama. Ils sont prévus pour être installés sur le site d’Ambohimanambola et être raccordés au RIA. Ils sont déjà arrivés et entreposés au port de Toamasina depuis plusieurs mois, sans qu’aucun responsable ne lève le petit doigt pour les ramener à Antananarivo. Face à la crise d’électricité actuelle, Andry Rajoelina, président de la République, a ainsi donné l’ordre que le groupe thermique de 105 mégawatts soit opérationnel avant le 1er avril 2025.
«Je suis le président de la République. Il y a des responsables, à différents niveaux. Donc, lorsque je donne une directive, il leur incombe de l’exécuter», a déclaré le chef de l’État dans son entretien diffusé à la télévision publique TVM, le 10 novembre. Le fait que les ponts de la RN2 ne soient pas suffisamment solides pour supporter le poids des camions qui transporteront les moteurs du groupe thermique a été l’argument soulevé par les responsables pour expliquer pourquoi ils ne pouvaient pas être transportés jusqu’à Ambohimanambola.
Malgré l’ordre présidentiel et un premier coup de pression, de vive voix, du Premier ministre, les renforcements nécessaires des treize ponts identifiés comme fébriles sur la RN2 n’auraient pas avancé. Jeudi, Christian Ntsay est donc revenu à la charge pour que les travaux soient faits dans les temps. Les responsables ont moins de dix jours pour que tout soit prêt avant le transport des moteurs thermiques.
Bien que le timing imparti soit serré, les travaux ne peuvent pas être bâclés. Des travaux mal faits font encourir des risques de graves incidents ou de sérieux dommages sur les infrastructures routières de la RN2. Chaque moteur fait en effet plusieurs dizaines de tonnes. Face à la deadline posée par le président de la République pour l’opérationnalisation du groupe thermique, il n’y a plus de temps à perdre pour leur acheminement jusqu’à Ambohimanambola.
Avant que le nouveau groupe soit opérationnel, il faut compter le temps d’installation. Comme tout moteur thermique, un temps d’essai et de rodage est nécessaire. Il y a aussi le temps de raccordement au RIA. Outre renforcer l’approvisionnement en électricité du Réseau Interconnecté d’Antananarivo, l’opérationnalisation du groupe de 105 mégawatts aura aussi des impacts financiers importants pour la Jirama.
Ce groupe fonctionne au fuel lourd. Il appartient également à la Jirama. Son opérationnalisation réduira donc les dépenses de l’entreprise. Certes, il y a des centrales hydrauliques comme Andekaleka. Mais leurs productions sont insuffisantes pour le RIA. Ce qui explique pourquoi les centrales thermiques sont encore nécessaires. Une nécessité décuplée en cette période d’étiage.
Jusqu’ici, pourtant, la Jirama loue et approvisionne en fuel lourd ou en gasoil des groupes thermiques appartenant à des sociétés privées. Pour une production totale de près de 124 mégawatts, ils sont loués jusqu’à «160 millions de dollars par an», a révélé le président Rajoelina, durant son intervention télévisée, le 10 novembre. Avec le groupe de 105 mégawatts, la Jirama devrait, en principe, pouvoir réduire sensiblement ses dépenses.
Garry Fabrice Ranaivoson