Marco Tsaradia, député d’Ampanihy et Célestin Rafaralahy, député de Benenitra. |
Mi-figue, mi-raisin. C’est la description apportée par certaines opinions à l’endroit des députés indépendants qui se rallient à l’État. La montée en force des députés qui ne relèvent pas du parti au pouvoir a ravi les électeurs qui voient en eux une bouffée d’oxygène dans la politique. Mais le « revirement » de certains vers le groupement Orange sonne également comme une douche froide en cette période hivernale. « Ils se disent indépendants, mais ils rejoignent le groupement du parti au pouvoir à l’Assemblée nationale, une fois élus officiellement », réagit Evariste Tsitaitse, habitant à Betsingilo à Toliara.
Pour cet observateur de la vie politique, il y a incompréhension et mécontentement. « Le choix des électeurs s’est porté sur eux justement parce qu’ils sont indépendants, c’est-à-dire qu’ils ne dépendent d’aucun parti, ni d’aucun autre supérieur ou hiérarchie politique et ont ainsi une vision plus objective pour le développement de leur circonscription », ajoute-t-il encore.
Pour la région Atsimo-Andrefana, six districts sur neuf n’ont pas été gagnés par la plateforme Irmar, mais soit par la plateforme « Firaisankina », soit par des indépendants.
Collaborer
Un député est élu sous la couleur du parti vert « Hasin’i Madagasikara », Célestin Razafindramasy, à Benenitra. Quatre indépendants sont élus officiellement à savoir Nakany Charly à Beroroha, Biri Golbert Rakotomalala à Morombe, Marco Tsaradia à Ampanihy et Houssen Rochelin à Toliara II.
Pour MarcoTsaradia, député indépendant élu à Ampanihy, en tête avec 40,68% des voix, devançant le député de l’Irmar, de Firaisankina et d’un autre indépendant, il est plus raisonnable de travailler avec l’État. « Je me fixe comme objectif d’aider l’État à continuer à accomplir des projets de développement à Ampanihy. Une circonscription sera quelque peu délaissée si elle ne travaille pas avec l’État. D’ailleurs, pour ma part, je ne me constituerais pas en opposant à ce pouvoir et je resterais dans le groupement parlementaire indépendant », explique-t-il. D’après lui, il y a une certaine liberté dans le fait de rester « indépendant » car il peut à la fois critiquer et apprécier.
Célestin Razafindramasy, le seul député élu sous la houlette du parti vert dans le pays, se campe sur la même position que le député d’Ampanihy. Il souligne clairement qu’il veut collaborer avec l’État. « Je pense qu’il y a juste incompréhension dans les termes. Je suis issu du parti vert « Hasin’i Madagasikara » et je resterais dans mon parti, mais je collaborerai avec l’État. C’est cette nuance qui n’est pas très claire pour l’opinion. Collaborer avec l’État signifie rapporter à l’Exécutif le mal qui ronge la population de Benenitra, les besoins en développement, et on essaie de trouver des solutions ensemble », précise le député de Benenitra. Il est élu avec 61,85% des voix et a laissé loin derrière lui les candidats de l’Irmar et de la plateforme Firaisankina.
MiotiSoa Mare