Olivier Jean Baptiste, ministre de l’Énergie et des hydrocarbures. |
Le ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures, Olivier Jean Baptiste, a expliqué à la presse que l’ajustement automatique des prix du carburant ne sera pas mis en œuvre immédiatement.
Prudence.Voilà le sentiment avec lequel les responsables abordent la délicate question des prix du carburant. Ils doivent être bien informés des fluctuations des prix à l’international, notamment avec l’introduction imminente du mécanisme d’ajustement automatique. Cependant, l’opinion publique et les décideurs sont unanimes : un changement abrupt des prix aurait un effet dévastateur sur l’ensemble de l’économie nationale.
«Nous ne pouvons pas encore supporter un changement significatif [...] plusieurs secteurs d’activité, tous aussi importants les uns que les autres, seront affectés par la mise en place de ce mécanisme», avait affirmé le ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures lors d’un entretien avec la presse jeudi. Toutefois, face à l’évolution rapide du contexte et aux exigences des bailleurs de fonds, l’État se voit contraint de mettre en place le mécanisme d’ajustement des prix à la pompe afin que les prix puissent suivre les fluctuations des cours internationaux du baril.
«Ces changements ne doivent cependant pas être brusques. Le carburant joue encore un rôle crucial dans l’économie, notamment dans le transport et l’industrie. En collaboration avec nos bailleurs de fonds, nous avons discuté de la nécessité de mettre en place des mesures d’accompagnement, en particulier pour les secteurs vulnérables. Nous sommes en train de préparer tous ces éléments avant de procéder au premier ajustement», a précisé le ministre de l’Énergie.
Mécanisme d’ajustement
La question des prix du carburant est vitale. Un sujet brûlant qui a été abordé avec dextérité par le membre du gouvernement. Questionné sur la date exacte de l’application de l’ajustement automatique des prix affichés à la pompe pour le carburant, le ministre a répondu, en apportant au passage quelques précisions. « Il ne s’agit pas encore d’augmentation des prix du carburant, mais bel et bien de l’application du mécanisme d’ajustement automatique des prix à la pompe. Il est vrai que c’est l’État qui administre les prix. Néanmoins, quand les prix ont été gelés sur les dernières années, cela a généré des passifs, qui pèsent lourds sur le budget de l’État » affirme le membre du gouvernement.
Une part substantielle du budget de l’État est actuellement allouée pour compenser l’écart entre les prix réels des carburants et ceux affichés à la pompe, en collaboration avec les compagnies pétrolières. Le ministre de l’Énergie reste toutefois pragmatique, soulignant que « l’État ne peut pas toujours compenser ces écarts avec des fonds publics qui devraient être affectés à d’autres priorités ». Il reconnaît néanmoins que l’objectif ultime est de parvenir à la libéralisation des prix. En attendant cette évolution, c’est l’État qui continue de réguler les prix « dans l’intérêt des consommateurs, du secteur privé et de la population », conclut-il.
Itamara Randriamamonjy