UNIVERSITÉ DE TOLIARA - Des recherches sur l’environnement discutées

Les jeunes chercheurs et Clara Randimbiarimanana (au milieu) à la sortie du colloque.

Un colloque sur la recherche environnementale et les changements climatiques a été organisé pour la première fois à l’université de Toliara. Il y a eu des débats et des réflexions.

Deux jours ont été consacrés à un colloque de portée internationale, organisé à l’université de Toliara en partenariat avec l’université d’Arizona aux États-Unis. Les 23 et 24 mai derniers, la première édition de cet atelier s’est penchée sur la recherche environnementale et le changement climatique à Madagascar, en abordant treize thématiques. L’atelier a réuni trente chercheurs de différentes disciplines, provenant des universités d’Antananarivo, de Toamasina et de Toliara, ainsi que de trois universités étrangères, à savoir La Réunion, Mayotte et Arizona. Il s’est adressé aux étudiants, enseignants, chercheurs, membres des communautés et ONG, dans le but de partager les recherches en cours et d’éclairer sur les nombreuses initiatives environnementales, qu’elles soient liées aux causes anthropocentriques ou non anthropocentriques.

Les thématiques portant sur les connaissances traditionnelles et les changements climatiques, l’injustice environnementale, l’économie et l’environnement, ainsi que l’écoféminisme et la justice environnementale, ont suscité des débats houleux, faisant parfois déborder le temps imparti. 

Femmes

Par ailleurs, la thématique de la conservation marine a abordé la perception de la pauvreté et de la biodiversité, avec un taux de pauvreté indiqué par une intervenante du Nord du pays à 75,2% en 2022. Le concept d’écoféminisme et de justice environnementale a été détaillé par trois chercheuses, dont l’une, Clara Randimbiarimanana, poursuit un doctorat en anthropologie appliquée et socioculturelle à l’université d’Arizona aux États-Unis. Le respect par les femmes de la région Sud-ouest des traditions au détriment de leurs droits fondamentaux a été étayé. Il a été démontré par Elianah Toziny Viva et Miller Tseheno Fitahia, enseignantes-chercheuses en droit à l’université de Toliara, qu’il existe des «relations viciées à la soumission» par rapport aux hommes, et que les femmes font face à une résistance au changement. Dans les débats, cette situation a été identifiée comme un obstacle à l’avancement des projets relatifs à l’amélioration de l’environnement, impliquant pourtant les femmes qui représentent 51% de la population de la région  Atsimo-Andrefana. 

Le colloque a été d’une grande qualité scientifique, bien qu’il ait abordé des problématiques liées au quotidien. Selon le comité d’organisation, l’événement a été un franc succès. «Je suis enchanté par la qualité des communications scientifiques présentées durant ce colloque, ainsi que par le professionnalisme des jeunes chercheurs de l’université de Toliara. C’est une expérience que nous envisageons de renouveler, et nous nous fixons déjà rendez-vous pour l’année prochaine», déclare avec enthousiasme Francis Veriza, géographe, enseignant-chercheur à l’université de Toliara et chercheur associé à l’UMR Passages de l’université de Bordeaux Montaigne.

MiotiSoa Mare

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