CONTEXTE POST-ÉLECTORAL - Le Premier ministre prévient contre les velléités de trouble

Le Premier ministre affirme la tolérance zéro contre toute violation de la loi en cette période post-électorale.

Face aux suspicions de fraudes et de manipulations de voix de part et d'autre, le contexte post-électoral se tend de jour en jour. En réponse, le gouvernement, par la voix du Premier ministre, appelle au respect de la loi et met en garde contre toute tentative de trouble.

Les jeux sont faits. Cette expression résume les propos de Christian Ntsay, Premier ministre, en réponse à la presse sur la situation post-électorale, hier, en marge de la cérémonie de coup d'envoi de la célébration du 64e anniversaire de l'indépendance, à Analakely.

"Les élections sont terminées. Maintenant, attendons les résultats", déclare le locataire de Mahazoarivo, laissant entendre que toute contestation de cette ligne "cherche autre chose". D'emblée, le Premier ministre met en garde contre toute tentative de perturbation, affirmant que "l’État, le gouvernement ne toléreront aucune velléité de trouble sur le territoire national". Renforçant ses propos lors de la célébration du 20e anniversaire de l’Office national du tourisme de Madagascar (ONTM), jeudi, il réitère que "l'instabilité n’aura que des impacts négatifs pour la nation".

Le chef du gouvernement insiste sur la préservation de la stabilité et de la paix sociale. Pour ceux qui contestent le déroulement du scrutin ou ses résultats, il prône “le respect de la loi”. Christian Ntsay met ainsi l’accent sur les dispositions légales selon lesquelles la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) est compétente pour les requêtes en contentieux électoral.

Depuis le jour du scrutin, le 29 mai, des candidats et les écuries politiques s’accusent mutuellement “de fraude, de détournement ou d’achat de voix et d’intimidation”. 

Tolérance zéro

Qu’ils soient candidats du pouvoir, de l’opposition, ou indépendants, personne n’accepte de perdre. Des représentants du pouvoir, en difficulté dans les résultats provisoires, mènent une campagne médiatique pour dénoncer de présumées malversations électorales perpétrées par leurs concurrents.

Des figures de proue de l’opposition ont même évoqué la possibilité d'invoquer “la force populaire” pour défendre leurs voix. Affirmant une crise de confiance vis-à-vis des institutions électorales, la plateforme d’opposition Firaisankina ressort la formule “Komity miaro ny safidim-bahoaka” (KMSB), ou Comité pour la défense du choix du peuple.

Selon des informations non confirmées, l'idée derrière la création du KMSB est de mettre sous pression la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et la HCC en publiant préalablement “des résultats” basés sur les procès-verbaux en leur possession. La Ceni ne prévoit de publier les résultats provisoires des législatives que le 11 juin. La Cour d’Ambohidahy disposera ensuite de seize jours, à compter de cette date, pour proclamer officiellement les résultats définitifs.

À en juger par les précédentes élections, les agitations sur la scène politique visent à mettre la pression sur les institutions électorales. Pour éviter tout écart par rapport aux dispositions légales, Christian Ntsay rappelle que selon la loi, il appartient à la Ceni de publier les résultats provisoires des élections législatives et que c’est à la HCC de proclamer les résultats définitifs.

Selon les déclarations du Premier ministre d’hier, “préserver l’ordre et la stabilité” est l’objectif principal du gouvernement. L’État a clairement affiché une politique de tolérance zéro contre les tentatives de trouble suite aux incendies des locaux du district de Tsihombe et de la Section de recensement du matériel de vote (SRMV) de Tsiroanomandidy, au lendemain du vote du 29 mai. Les présumés responsables, dont une parlementaire, ont été traduits devant la justice.

Garry Fabrice Ranaivoson

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