Le professeur Richard Ranarivony, historien et spécialiste en économie. |
« Aller tout seul dans la jungle de la mondialisation équivaut à un suicide économique ». C’est en ces mots que Richard Ranarivony, professeur d’histoire à l’Université d’Antananarivo, a entamé sa conférence hier, sur la question de l’intégration régionale et ses enjeux pour la Grande île. D’après lui, l’intégration d’un pays à une ou plusieurs organisations régionales est devenue un impératif, avec la tournure des relations internationales et de l’économie. Celles-ci ont évolué et les années 30 sont désormais une époque révolue. Avec la mutation des marchés financiers à la fin des années 1980, l’économie mondiale s’est fragmentée en blocs, entraînant une diversification des produits d’échange commerciaux. Cette évolution a renforcé la compétition et la concurrence sur le marché international, incitant les pays à se regrouper en systèmes régionaux. Actuellement, la Grande Île, membre de divers organismes régionaux dans l’océan Indien et sur le continent africain, dispose déjà les clés nécessaires pour rentabiliser ses atouts. Depuis la fin des années 2000, cela a d’ailleurs été le leitmotiv des dirigeants successifs du pays : faire de l’intégration régionale un outil de premier plan.
Cela, dans l’optique de réduire la pauvreté et de renforcer le tissu productif du pays. Depuis deux décennies au moins, plus aucun pays ne peut résoudre une crise économique en fermant ses frontières. Ainsi, Madagascar a adhéré à la Commission de l’océan Indien (COI), au marché commun de l’Afrique australe (Comesa) ainsi qu’à la communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). Pour l’enseignant-chercheur, l’ouverture du pays équivaut à la conquête du marché extérieur. Cela passe, d’une part, par l’amélioration de la compétitivité des produits locaux et, d’autre part, par la valorisation de la manufacture locale par rapport à celle des autres pays membres. « La Grande île a une multitude de potentialités économiques à faire valoir. Il y a plein de produits dédiés à l’exportation, pas comme dans d’autres pays où il n’y en a qu’une poignée, voire un seul produit d’exportation », assène-t-il.
Itamara Randriamamonjy