Les représentants du Système anti-corruption (Sac), conduits par la présidente du CSI, Sahondra Rabenarivo. |
Pour diverses raisons telles que les congés ou la fin de mandat, plusieurs postes sont à pourvoir au sein des Pac, à la tête du Bianco et à la direction générale de l’Arai. Ces postes clés dans la lutte contre la corruption nécessitent des profils spécifiques.
Des perles rares. Le comité ad-hoc chargé du recrutement des responsables au sein des organismes de lutte contre la corruption dispose de seulement quelques mois pour les trouver. Sans quoi, la performance de ces organes pourrait en souffrir. Pour certains, le risque de paralysie est à craindre.
Selon la loi sur la lutte contre la corruption, “le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) est garant de l’indépendance opérationnelle des organes du système de lutte contre la corruption. À ce titre, il initie le recrutement des directeurs généraux du Bianco, du Samifin (Service de renseignement financier) et de l’Agence chargée du recouvrement des avoirs illicites (Arai), ainsi que du coordonnateur des Pôles anti-corruption (Pac), en mettant en place un comité de recrutement ad hoc”.
Pour le Bureau indépendant anti-corruption (Bianco), l’actuel directeur général arrive à la fin de son mandat qui est de cinq ans et non renouvelable. L'appel à candidature pour sa succession a été lancé le 6 mai et se clôturera le 5 juin. Par ailleurs, suite au décès du directeur général de l’Arai la semaine dernière, le CSI devra aussi s’atteler à mettre en place un comité ad-hoc pour le recrutement de son remplaçant.
Le décret portant création, composition, organisation et fonctionnement de l’Arai prévoit que, “en cas de vacance du poste du directeur général, l'intérim est assuré par le directeur le plus âgé de l’Agence, à l'exception du directeur administratif et financier jusqu'à la nomination d’un nouveau directeur général, laquelle doit intervenir dans un délai n'excédant pas six mois”.
En parallèle, le ministère de la Justice a publié, le 14 mai, un appel à candidature pour des postes au sein du Pac d’Antananarivo ainsi que celui de Mahajanga. La date limite de dépôt des dossiers de candidature pour les postes à pourvoir au sein de ces deux seuls Pac opérationnels, jusqu’ici, est fixée au 14 juin. Pour celui d’Antananarivo, deux magistrats du parquet sont à recruter. Quant au Pac de Mahajanga, la majorité des sièges sont à pourvoir en raison de la fin de mandat de leurs titulaires.
Profil spécifique
Le président du premier degré - siège du Pac de Mahajanga, l'équivalent de la 1re instance est en fin de mandat. Les mandats du chef du second degré - siège et du chef du ministère public du second degré - parquet, équivalent de la Cour d’appel arrivent également à terme. Une question se murmure au sein du Système anti-corruption (Sac). “Où trouver ces perles rares ?” Surtout qu’il y a une échéance majeure à la fin de l'année.
Les personnes sélectionnées devront concrétiser la nouvelle stratégie de lutte contre la corruption (NSLCC), prévue pour être présentée en décembre. Ce nouveau plan d’action décennal, qui démarre en 2025, ambitionne de combler les failles de la stratégie actuelle. Il vise également à mener une lutte plus efficace contre la corruption, avec des résultats plus perceptibles par les citoyens.
Surtout que comme l’a affirmé la Conférence des évêques de Madagascar (CEM), dans une déclaration publiée la semaine dernière, la perception générale est que “le fléau prend de plus en plus d’ampleur dans notre pays”. Ceux qui seront sélectionnés pour composer la première ligne de la lutte devront ainsi avoir la détermination nécessaire et les épaules solides pour renverser la vapeur.
“Une bonne condition physique, ainsi qu’une capacité de résistance aux différentes pressions et interventions”, sont inscrites dans les critères communs requis à tous les postes à pourvoir. Il y a aussi les incontournables “moralités et intégrités avérées”. Plusieurs candidats ont buté sur ces deux impératifs à l’issue des enquêtes de moralité, à s’en tenir aux précédents recrutements pour les Pac, par exemple. Il faut également y ajouter les exigences de compétence et d'expérience.
La spécificité des profils recherchés fait que les recrutements des membres des entités de lutte contre la corruption sont complexes. De plus, l’engagement des candidats est scruté. “D'expérience, il y a ceux qui sont plus intéressés par le statut et les conditions particulières du poste que sur la mission”, confie une source avisée. Les textes ajoutent que les directeurs généraux du Bianco, du Samifin et de l’Arai, ainsi que les magistrats des Pac sont nommés sur “une liste de trois candidats”, proposés par le comité ad-hoc de recrutement.
Lors de la mise en place des Pac d’Antananarivo et de Mahajanga, par exemple, il y a eu des postes où le nombre de magistrats ayant candidaté n’a pas été suffisant pour permettre un recrutement objectif. En conséquence, des sièges sont restés vacants plusieurs mois. Toujours au sujet des Pac, outre les difficultés pour trouver des candidats qui cochent toutes les cases du profil recherché, le recrutement des magistrats se heurte à l'insuffisance des effectifs de ce corps.
Garry Fabrice Ranaivoson
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