Hary Rabary lors de la finale du POLA 2024 au Maroc. |
La finale du Prix Orange de la Littérature Africaine (POLA) s’est clôturée en beauté ce samedi, couronnant Dibakana Mankessi, auteur congolais, pour son roman «Le psychanalyste de Brazzaville», publié aux éditions Les Lettres Mouchetées. La cérémonie, organisée en marge du Salon International de l’Édition et du Livre de Rabat, au Maroc, a mis en lumière les talents littéraires du continent africain. En compétition avec des auteurs tels que Hary Rabary, Angelo Bayock, Mouha Harmel et Meryem Sellami, Dibakana Mankessi a su conquérir le jury par la profondeur et l’originalité de son œuvre.
La présence de Michèle Rakotoson, autrice malgache, lauréate du POLA 2023, a ajouté une touche particulière à l’événement. Pour Hary Rabary, finaliste malgache avec son roman «Za Koa» édité par Dodo Vole, cette expérience a été particulièrement enrichissante. «Mon séjour ici au Maroc a été comme une colonie de vacances, le salon était très avantageux avec des personnes bienveillantes. C’est déjà une grande fierté pour moi et pour notre pays d’être parmi les finalistes», confie-t-elle lors d’un appel téléphonique. Bien que ce soit son premier roman, Rabary s’est distinguée dès le début du processus de sélection, son livre se démarquant parmi une quarantaine d’ouvrages en compétition.
La participation de Madagascar au POLA, marquée par la victoire de Michèle Rakotoson en 2023 avec “Ambatomanga, le silence et la douleur,” et maintenant par la finale de Hary Rabary, démontre la montée en puissance de la littérature malgache.
Montée en puissance
«Za Koa», écrit en trois mois et publié en octobre, raconte l’histoire poignante de Rota, une petite fille victime de violences sexuelles, qui décide d’écrire une lettre à son agresseur, apportant une voix forte et nécessaire aux thèmes souvent tus.
Le POLA, plus qu’une simple compétition, est une ode à la richesse et à la diversité des voix littéraires africaines. Récompensant un roman écrit en français par un écrivain africain et publié par une maison d’édition africaine, ce prix s’inscrit dans une mission noble : mettre en lumière les talents littéraires de l’Afrique francophone et leurs éditeurs, ancrés sur le continent. Avec chaque édition du POLA, c’est une célébration vibrante de la créativité, de la diversité et de l’excellence qui se déploie. Et cette année, sous le feu des projecteurs, c’est Dibakana Mankessi qui a hissé bien haut l’étendard de la littérature africaine, tandis que Madagascar a écrit une nouvelle page de son histoire littéraire, avec la plume inspirée de Hary Rabary.
Nicole Rafalimananjara