Le site d’exploitation d’huile lourde de Tsimiroro de Madagascar oil |
Les informations affluent concernant l’achèvement de la restructuration financière de Madagascar Oil SA. Selon nos sources, la Cour Suprême des îles Bermudes a approuvé, le 2 avril dernier, la proposition de restructuration financière présentée par l’actionnaire Benchmark Group. Cette décision autorise également l’acquisition par cette dernière de l’intégralité des actions de Madagascar Oil Ltd, basée à l’île Maurice, détenteur de 99% des actions de Madagascar Oil SA. Selon les informations, cette Cour avait déjà ordonné cette restructuration financière en février 2023 suite à la requête d’un créancier de la maison-mère de Madagascar Oil SA.
Ces mêmes sources indiquent que lors de l’Assemblée générale de la compagnie, tenue quelques jours plus tard, parmi les premières décisions prises à l’unanimité, figure le remplacement de l’Administrateur général. Willy Ranjatoelina et Charlie Thurnston sont nommés à cette fonction, conformément aux dispositions de la loi sur les sociétés à Madagascar. L’intéressé est immédiatement notifié par un agent désigné par la Cour Suprême des Bermudes, mais conteste aussitôt son licenciement et porte l’affaire devant le tribunal de commerce. Madagascar Oil est loin de sortir de l’auberge.
Et comme si cela ne suffisait pas, la société aurait à son tour porté plainte au Pôle Anti-Corruption contre l’Administrateur général sortant pour des malversations financières. Un véritable feuilleton se profile.
Cette fois-ci, tout semble en place et l’on espère raisonnablement voir l’exploitation de l’huile lourde de Tsimiroro commencer dans un délai raisonnable. Cependant, cette affaire, si elle traîne en longueur, pourrait compliquer les choses, voire retarder une fois de plus l’exploitation de Tsimiroro. Pourtant, outre la perspective d’entrer dans la liste des pays exportateurs de pétrole, la mise en production à grande échelle de cette huile lourde est très attendue.
En effet, Madagascar Oil SA approvisionne déjà le marché local sur la base de son stock de 180 000 barils, quantité extraite lors de la phase d’exploration. Son utilisation actuelle par des industries à Antsirabe et Antsiranana montre des bénéfices de productivité prometteurs. Sans parler de la possibilité pour la Jirama de s’approvisionner sur place, sans avoir à supporter des frais de transport maritime.
Un espoir est permis pour Tsimiroro avec cette restructuration, mettant ainsi fin à des années de gel et d’incertitudes, contrairement à Bemolanga qui est tombée dans l’oubli.
Itamara Randriamamonjy