Augustin Andriamananoro, ministre de la Communication et de la culture (au milieu), est candidat dans le 1er arrondissement d’Antananarivo. |
Sept ministres sont en lice pour les élections législatives. Ils devront démissionner dès l’officialisation de leur candidature par la Commission électorale nationale indépendante.
Remaniement ou pas ? La question s’impose maintenant que tous les candidats aux élections législatives se sont dévoilés. Parmi eux, il y a sept ministres. Sept membres du gouvernement qui devront démissionner dès l’officialisation de leur candidature par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).
À son alinéa 2, l’article 64 de la Constitution prévoit que «tout membre du gouvernement, candidat à un mandat électoral, doit démissionner de ses fonctions sitôt sa candidature déclarée recevable». Selon le décret fixant les modalités d’organisation des élections législatives, la Ceni a jusqu’au 18 avril, au plus tard, pour arrêter la liste des candidats retenus dans chaque circonscription électorale.
Cette période prend en compte les délais pour les voies de recours devant la Commission électorale d’abord, et le cas échéant, auprès de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC). Les aspirants députés dont la candidature est écartée par les Organes de vérification et d’enregistrement des candidatures (Ovec), peuvent s’en remettre à la Ceni, puis à la HCC pour plaider leur cause.
Les ministres candidats, s’ils sont retenus, devront ainsi démissionner de leur poste dès que la Ceni publiera la liste définitive des prétendants à être députés. Ils sont sept en lice pour les élections du 29 mai. Il y a Augustin Andriamananoro, ministre de la Communication et de la culture, candidat dans le 1er arrondissement d’Antananarivo. Lalatiana Rakotondrazafy, ministre de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle, est candidate dans le district de Faratsiho.
Intérim
Justin Tokely, ministre de l’Intérieur, s’aligne à la ligne de départ dans le district de Sambava. Haingo Elisette Fomendraza, ministre de la Population et des solidarités, est candidate à Ambositra. André Haja Resampa, ministre de la Jeunesse et des sports, est également en lice dans la circonscription de Morondava. Marie Michelle Sahondrarimalala, ministre de l’Éducation nationale, quant à elle, est candidate dans le district de Fianarantsoa I.
Le docteur Andriamanantena Razafiharison, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, lui, est candidat dans le district d’Ampanihy. Les ministres candidats laisseront sept sièges vacants au sein du gouvernement. Des indiscrétions confient que «le système d’intérim» pourrait être privilégié. Toutefois, le nombre de ministres appelés à démissionner amène à se tourner vers l’hypothèse d’un remaniement.
Selon les explications d’une source avisée, le système d’intérim facilitera la reconduction des ministres. Ces derniers dont le statut politique sera, d’autant plus, renforcé par l’onction populaire obtenue aux législatives. Pour ceux qui ne seront pas élus députés, cependant, il faudra s’attendre à une double sanction. Par ailleurs, Andry Rajoelina, président de la République, a indiqué lors de la présentation du gouvernement, en janvier, qu’un remaniement se fera à l’issue des élections législatives.
La pratique républicaine veut, du reste, que le Premier ministre remette la démission du gouvernement lorsqu’une nouvelle majorité est formée à la Chambre basse. L’article 54 de la Constitution dispose, en effet, que «le président de la République nomme le Premier ministre, présenté par le parti ou le groupe de partis majoritaire à l’Assemblée nationale». Le système d’intérim pourrait éviter de s’y prendre à deux fois, pour remanier le gouvernement, en l’espace d’environ trois mois.
Garry Fabrice Ranaivoson