Les bacheliers n’ont plus que trois mois de préparation avant les examens du baccalauréat . |
Changer de série en pleine année scolaire. Ce cas n’est pas rare chez les candidats du baccalauréat de la session 2024. Des classes de Terminales de plusieurs lycées publics ont abandonné les séries littéraires, les séries scientifiques, les séries OSE, pour passer aux anciennes séries, soit le baccalauréat série A, C ou D, selon des proviseurs. Comme ces séries n’existent plus dans les lycées publics, ils ont été obligés de quitter leur école avant le début des inscriptions à l’examen du baccalauréat, au mois de février, pour aller dans un lycée privé qui continue à présenter des candidats de ces anciennes séries.
Leur choix s’est fait après quelques mois d’immersion dans les nouvelles séries. “Je ne m’en sortais pas avec les séries scientifiques. La matière physique-chimie est très difficile pour moi. Je ne sais pas si c’est moi qui ne comprenais pas les explications du professeur ou si c’est lui qui ne sait pas expliquer. On m’a conseillé de passer le baccalauréat série D qui serait à ma portée”, témoigne Jaona, un candidat qui a changé de série depuis le mois de janvier. Les coefficients des matières de base des nouvelles séries ont aussi motivé ce choix chez d’autres candidats. “Les matières de base des séries scientifiques et des séries littéraires sont de coefficient six. Ne pas obtenir la moyenne dans l’une de ces matières peut faire recaler les candidats. Cela les effraie. D’où ce changement de série”, indique Lelahy Oneph Miraut Tsimiheloky, proviseur adjoint du lycée Jean Joseph Rabearivelo.
Ces nouvelles séries sont entrées à l’examen du baccalauréat depuis la session 2021. Des proviseurs de quelques lycées publics affirment que les résultats du baccalauréat ont baissé depuis l’introduction de ces nouvelles séries. “Il est passé de 75 % lorsque les séries A, C, D étaient encore appliquées, à près de 50 % depuis que ces nouvelles séries sont entrées”, indique le proviseur d’un lycée dans la périphérie d’Antananarivo. Cette source admet que ces nouvelles séries sont difficiles. “Il faut renforcer les matières de base, améliorer la formation des enseignants, équiper les établissements d’outils et d’ouvrages pédagogiques pour améliorer les résultats des séries scientifiques/littéraires/OSE”, proposent des enseignants.
Miangaly Ralitera