Le taux de croissance de la Grande Île devrait être soutenu par un regain d’activités économiques et d’investissements. |
Dans son rapport «Africa’s Pulse», la Banque mondiale affirme que le taux de croissance en Afrique Subsaharienne devrait connaître une hausse cette année. Il en va de même pour la Grande Île, mais celle-ci doit être soutenue par des politiques publiques efficaces.
De meilleures perspectives émergent, bien que fragiles et nécessitant un suivi attentif. La Banque mondiale vient de publier un rapport analytique sur la région subsaharienne de l’Afrique, dont la Grande Île fait partie. Selon les analyses de l’Africa’s Pulse 2024, les prévisions de croissance pour cette région du monde devraient s’établir à 3,4% cette année. Il s’agit d’un rebond considérable après une année 2023 où la croissance économique dans cette région s’est établie à 2,5%, un taux faible caractérisé par une année économique perturbée par la flambée des prix à l’international et une inflation en hausse. Le cas de Madagascar illustre parfaitement cette situation, à l’instar de nombreux autres pays. Les autorités du ministère de l’Économie et des Finances tablent sur des perspectives de croissance de 4,8% selon la loi de finances de 2024. Cette croissance sera soutenue par un regain d’investissements importants et une réduction des importations ainsi qu’une augmentation du capital industriel de la Grande Île, conformément à la Politique générale de l’État.
Résilience
Selon l’Africa’s Pulse, cette année, la croissance économique en Afrique Subsaharienne sera également soutenue par une reprise de l’activité du secteur privé et une baisse de l’inflation. Cependant, la Banque mondiale souligne qu’il ne s’agit pas d’une garantie absolue ! Les soubresauts de la conjoncture internationale et les risques d’inflation ne sont pas encore derrière les pays africains, fortement dépendants des importations, notamment en produits pétroliers. Ainsi, cette croissance est qualifiée de «fragile». Toutefois, pour la soutenir, l’institution de Bretton Woods recommande des «Actions politiques transformatrices pour s’attaquer au problème profond des inégalités». Le ministère de l’Économie et des Finances avait déjà expliqué dans son projet de loi de finances pour 2024 que la croissance du pays serait «stimulée par la mise en vigueur de la nouvelle loi sur les investissements, du nouveau code minier et la refonte du cadre réglementaire du secteur des télécommunications, avec un appui assuré du secteur touristique».
La Banque mondiale prévient pourtant que «En dépit de ces prévisions d’accélération de la croissance, le rythme de l’expansion économique régionale reste inférieur aux taux de croissance enregistrés dans la décennie précédente (2000-2014) et insuffisant pour avoir un effet significatif sur la réduction de la pauvreté». Les politiques publiques devront ainsi faire preuve de résilience et de souplesse face aux contextes intérieurs et extérieurs pour soutenir cette croissance économique, tantôt spectaculaire, tantôt fragile pour cette année.
Itamara Randriamamonjy