Aimé Rasoloharimanana, directeur général de l’Arai. |
Plusieurs biens issus de la corruption et des détournements de fonds sont en tête de liste des saisies faites par l’Arai. En général, ils résultent d’abus de fonction.
Des biens mal acquis et des comptes bancaires sont actuellement détenus par l’Agence de recouvrement des avoirs illicites (Arai). Près de quatre cents individus sont actuellement pris dans les mailles du filet de la justice. Selon Aimé Rasoloharimanana, directeur général de cette agence, ces acteurs sont écroués dans des affaires de malversations et des détournements de deniers publics, ainsi que d’usages de faux dans les différentes procédures administratives, comme la passation de marchés publics. « La plupart des biens saisis proviennent généralement de hauts fonctionnaires, mais il y a aussi ceux qui appartiennent à des personnes lambda. Les infractions pour lesquelles ces avoirs ont été saisis concernent les cas de corruption, d’abus et d’usages de faux par rapport aux passations de marchés publics », affirme-t-il lors de la présentation du rapport annuel de l’Arai, hier à son siège. Toujours selon le numéro un de l’agence, les cas de détournement font également l’objet d’émissions de saisies de la part des pôles anti-corruption. Ensuite, vient le blanchiment d’argent.
À l’heure actuelle, ce sont deux cent vingt-huit décisions de saisies qui ont été émises par les PAC d’Antananarivo et de Mahajanga. Deux cent quatre d’entre elles ont déjà été exécutées par l’Arai. La plupart des acteurs ciblés par ces décisions sont des personnes physiques.
Bilan encourageant
À se fier à la synthèse du rapport annuel, ils sont plus de trois cent quatre-vingt-dix-neuf individus à être concernés par ces décisions. Les biens saisis sont divers, à commencer par des voitures, des biens immobiliers et même des navires. Depuis sa mise en opération en 2023, l’Arai a établi un plan d’action quinquennal. Pour cette agence, le bilan est plutôt encourageant. Une nouvelle antenne a été mise en place à Mahajanga et de nouveaux dispositifs sont en place pour traquer efficacement ces avoirs illicites. Un lobbying en faveur de la lutte contre la corruption est également envisagé.
Récemment, l’on avait également annoncé que les avoirs illicites seront reversés au trésor. Ainsi, bien que les résultats de ce cinquième maillon de la lutte contre la corruption soient probants, la lutte prend forme petit à petit. L’Arai a également procédé à deux ventes aux enchères l’année dernière. Les fonds qui ont été perçus lors de ces ventes seront affectés dans un compte particulier au trésor. Cela, dans le but d’étoffer les moyens de lutter contre ce fléau qui mine le pays.
Itamara Randriamamonjy