PRÉVENTION DE MALADIE - Le financement de la lutte contre le Sida doit reprendre

Jude Padayachy, directeur pays de l’ONU Sida à Madagascar, Comores, Seychelles et Maurice (avec lunettes).

Les ressources financières disponibles pour le VIH avaient reculé pendant l’épidémie de Covid-19. Cette baisse de financement a compromis les progrès déjà réalisés.

Le financement de la lutte contre le Sida doit reprendre. «Il y a un peu de relâchement à la réponse contre le Sida pendant l’épidémie de coronavirus. Maintenant, on doit reprendre. On doit se focaliser aussi sur la lutte contre le VIH/Sida», a indiqué Jude Padayachy, directeur pays du Programme commun des Nations unies sur le VIH/Sida (ONUSIDA) à Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles, à l’hôtel Ibis Ankorondrano, hier, lors d’un atelier sur la prévention du VIH. Il s’avère urgent de renforcer les activités de lutte contre le Sida. 

Dépistage

Les cas de séropositifs ont «explosé» dans plusieurs pays, comme à Madagascar, depuis 2020, suite à cet essoufflement des ressources. La population était peu et/ou mal informée sur le VIH/Sida, plus personne n’était sur ses gardes par rapport à la circulation de la maladie, face à la baisse des communications et des sensibilisations sur le Sida. Beaucoup ne connaissaient pas leur statut sérologique, car il manquait de tests de dépistage dans les centres de santé. 

«La période d’incubation du Sida est un peu longue. Il se peut qu’il ne se manifeste qu’après un, voire, cinq ans après la contamination. Pendant ce temps, la personne ne sait pas qu’elle est infectée. Alors qu’elle peut transmettre la maladie», prévient Jude Padayachy. Le financement aurait connu une légère augmentation, depuis quelques mois. Le ministère de la Santé publique et ses partenaires ont, en tout cas, renforcé la prévention et la lutte contre cette maladie, ces derniers temps. 

«Les tests de dépistage ne sont plus limités, depuis le mois de janvier. Les médicaments sont disponibles. L’analyse des charges virales est accessible. Même les résultats de ces charges virales se sont améliorés. Le virus est indétectable chez plusieurs malades, ce qui veut dire qu’ils suivent bien les traitements», indique le Dr Hervé Rabeson, chef de service médical à la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA). Mais ce ne serait pas encore suffisant pour lutter contre la propagation de cette maladie. «Bien que les tests soient accessibles à tous, très peu viennent se faire dépister. Il y a ceux qui pensent que s’ils ont déjà effectué un test, auparavant, ils n’ont plus besoin de le refaire, à cause du manque de communication. Il faut injecter plus de budget dans les sensibilisations et les communications. La prise en charge psychosociale des victimes ne doit pas non plus être négligée», souligne le Dr Hervé Rabeson.

Miangaly Ralitera

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