L’un des fondateurs de l’événement « Smatchin », Miandrafenosoa Rakotovao, a expliqué hier au Palais des sports Mahamasina le début et l’évolution du Smatchin en dix éditions.
Monsieur Miandrafenosoa Rakotovao, le Smatchin part d’un projet entre amis au début, pourquoi avez-vous choisi le basketball ?
Je vais vous corriger tout de suite, le Smatchin est né de l’amour du basketball entre potes et non pas d’un projet entre étudiants. Il part d’une rêverie et d’une frustration car il y a eu un tournoi de basketball auquel nous nous sommes inscrits mais au dernier moment, notre nom n’y était pas. À partir de là, nous avons rêvé de notre propre organisation. L’ambition devient grande. Notre projet devient une réalité et la première édition a vu le jour, et nous avons immédiatement visé le Palais des sports Mahamasina, qui n’était pas à la portée de tous à l’époque. Nous avons commencé au gymnase de Mahamasina pour la première journée, puis nous nous sommes déplacés au Palais des sports Mahamasina par la suite. Et voilà, nous en sommes à la dixième édition.
Quelles sont les innovations que vous et votre équipe avez apportés chaque année pour pérenniser la formule ?
Au début, tout n’est pas facile. Pour la première édition, moins de cent spectateurs sont venus. Nous sommes un peu déçus, mais nous avons constaté que le potentiel est là. Nous avons introduit de nouvelles choses comme le concours de tir à 3 points, le dunk et l’élection de miss. En plus des amateurs de basketball, de nouveaux venus sont arrivés, comme les garçons qui aiment regarder les belles filles. À la troisième édition, les spectacles d’artistes ont été intégrés, des concours de danse ont eu lieu avec l’élection de miss et de mister. De nouveaux partenaires sont arrivés, et les gens nous ont fait confiance. Avant d’atteindre notre stade actuel, nous avons vécu beaucoup de hauts et de bas, mais notre persévérance a fini par payer.
Selon vos observations, le Smatchin devient un sport-business. Quelle est la formule utilisée pour lui donner une envergure nationale avec des retombées économiques si importantes pour les organisateurs ?
Le Smatchin est un sport-business, et il n’y a pas de honte à le dire. Pour aller loin, il faut de l’argent et des stratégies bien structurées. Nous n’aimons pas faire les choses à moitié, nous donnons tout pour assurer la pérennité de ce que nous avons entrepris. Notre objectif initial est de faire du business dans le sport, ce qui est courant à l’extérieur. Et les jeunes doivent aller dans ce sens. Nous voulons montrer qu’avec de la persévérance, les partenaires arrivent lorsque vous êtes sérieux et que vos actions répondent à leurs attentes.
Comment allez-vous procéder pour choisir les étudiants bénéficiaires de l’accord de coopération qui va au-delà du volet sportif pour se pencher sur le volet social étudiant avec Orange Madagascar ?
Le contrat de coopération avec Orange Madagascar dure une année par le biais du Orange Digital Center, qui offre des stages dans d’autres domaines. Le seul critère est que l’étudiant s’inscrive. Il y a un lien pour s’inscrire sur notre page «Smatchin». La formation se déroule en fonction du nombre d’inscrits, soit par dix, soit par vingt…
Pour la dixième édition de Smatchin, y aura-t-il la participation de la diaspora malgache ou est-il possible d’internationaliser le Smatchin ?
Pour la dixième édition, il n’y aura pas de participation de la diaspora ou d’autres clubs étrangers. C’est un événement dédié aux étudiants malgaches. Techniquement, nous n’avons pas envisagé d’autres équipes en dehors de Madagascar, mais plus tard, nous verrons si l’occasion se présente, car une dimension internationale de l’événement n’est pas une mauvaise chose.
Le Smatchin se joue à Antananarivo. Est-il envisageable de décentraliser l’événement en dehors de la capitale?
Délocaliser le Smatchin en dehors d’Antananarivo est très difficile, voire impensable. Pour les tours préliminaires, oui. Ici à Antananarivo, le Palais des sports ne suffit plus à contenir tous les matchs et surtout les spectateurs. En tant que sport-business, y a-t-il des salles plus grandes que le Palais des sports ?
Et la onzième édition du Smatchin, comment sera-t-elle ?
Nous essayons de pérenniser le Smatchin. Le format de neuf jours restera, mais d’autres formules impliquant des entreprises et d’autres entités sont en préparation pour une longue durée. Et nous l’annoncerons au moment opportun.
Donné Raherinjatovo