Ce n’est pas encore demain qu’une opération de greffe d’organes se tiendra à Madagascar. |
«Pratiquement et juridiquement, la greffe d’organe n’est pas encore possible à Madagascar», insistent des médecins. Des réactions fusent depuis la mise en détention préventive d’un médecin à Ambovombe-Androy, suite à une suspicion de meurtre et de vol d’organes, au début de ce mois. «Sur le plan médical, il n’y a pas de raison de voler des organes, car la greffe et la transplantation d’organes ne sont pas encore possibles chez nous, du fait que nous ne disposons pas encore de matériel pour effectuer ces actes médicaux», explique le Dr Eric Andrianasolo, président national de l’Ordre des médecins, hier.
Projet de loi
Un chirurgien précise qu’il faut que le donneur et le receveur soient compatibles pour réussir une greffe. «Même si le donneur et le receveur sont frère et sœur, il faut réaliser un test d’immunité pour confirmer cette compatibilité avant l’opération proprement dite. Donc, on ne peut pas voler l’organe d’une personne qu’on croise dans la rue et le transplanter dans le corps d’une autre sans ce test de compatibilité. Après, il faut respecter le système de conservation», explique la source. D’autres médecins expliquent que la greffe doit être réalisée dans un temps très court après le prélèvement de l’organe du donneur. «On compte des heures», notent-ils. Pour le moment, les personnes qui nécessitent une transplantation d’organes sont évacuées à l’étranger. Le projet de loi sur la greffe d’organes, élaboré depuis plusieurs années, tarde à voir le jour.
Miangaly Ralitera