« La justice au plus près du peuple. » Tel est le leitmotiv du ministère de la Justice. Dans cette optique, le département s’appuie de plus en plus sur les nouvelles technologies passant par la digitalisation des outils et services. Quelques jours après la mise en place des carnets de suivi auprès des tribunaux, Landy Mbolatiana Randriamanantenasoa, garde des Sceaux, et son équipe ont présenté hier à Faravohitra le site de doléances en ligne pour les justiciables : www.fitsarana-valio-tarainako.mg. L’objectif premier de ce site est d’aider les justiciables qui ont des affaires au niveau du tribunal à ne plus dépendre des rabatteurs qui sont les principaux vecteurs de corruption dans le domaine de la justice. Il est aussi mis en place pour atteindre l’objectif de la transparence de la justice.
Le nouveau site de doléances en ligne supplée le travail au sein du département doléances du ministère qui, jusqu’ici, proposait un service de doléances par lettre. Ce service gagnera aussi en rapidité avec le site et les retours se feront dans les plus brefs délais, explique la ministre de la Justice. « La mise en place de ce site est un pas de plus vers la transparence au niveau de la justice. Il est aussi fait pour lutter contre la corruption vu que la doléance ne passe plus par les rabatteurs mais est reçue directement par les responsables du service », a-t-elle poursuivi.
Corporatisme
De prime abord, la garde des Sceaux explique que le site est spécialement fait pour recevoir des doléances mais pas des plaintes. Cependant, il sera aussi possible de faire des doléances par rapport aux agissements des agents des tribunaux. Les magistrats, greffiers et autres agents de la justice au niveau des cours et tribunaux sont parfois pointés du doigt par certains pour leur corporatisme. Néanmoins, le concepteur du site, la société « e-fandrai », précise que seules les doléances fondées et prouvées seront recevables. Au niveau de la sécurité, le site est renforcé en utilisant le système symphonie qui est aussi assez bon marché puisque dans les grandes villes, 300 à 500 ariary suffisent à poster des doléances. Tous les visiteurs du site seront aussi traçables car pour pouvoir poster une doléance, il faut impérativement ouvrir un compte et il n’est pas possible d’ouvrir un compte fake car des informations personnelles seront demandées pour l’ouverture du compte.
À la fin de la séance de présentation, Landy Mbolatiana Randriamanantenasoa déclare que les doléances doivent se faire au sein des tribunaux et non sur les réseaux sociaux. Elle affirme que, en ce moment, il est devenu habituel de voir certaines personnes se transformer en spécialistes du droit dans les commentaires et publications sur les réseaux. Les avantages pour les justiciables sont nombreux avec ce site, à en croire un technicien du ministère. Ils n’ont plus besoin de se déplacer pour poster une doléance, cette dernière est aussi reçue directement par des responsables et le service fonctionne même en dehors des heures de bureau car il est disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.
Ravo Andriantsalama