MAHAJANGA - RIZ AVARIÉ - Les administrateurs civils demandent la libération du préfet

Paolo Raholinarivo, président du Synad.

Après quelques semaines de détention, le Syndicat des administrateurs civils demande la libération du préfet de Mahajanga. Il réclame également un traitement égalitaire pour tous les acteurs impliqués dans l'affaire.

Des semaines plus tard, l'affaire de transformation de riz avarié provenant de la province de Mahajanga continue de captiver l'opinion, surtout après l'incarcération du préfet de la ville, l’un des signataires de la lettre autorisant la sortie des sacs de riz du port. Samedi, le Syndicat des administrateurs civils (Synad) demande la libération de ce préfet, arguant qu'il ne devrait pas faire l'objet d'un mandat de dépôt, étant donné qu'il ne risque pas de s’enfuir en attendant son procès. Selon Nicolas Rabenandrasana, le secrétaire général du syndicat, il serait plus juste d'appliquer équitablement la loi à toutes les personnes impliquées dans l'affaire, au lieu de cibler une partie tout en laissant les autres en liberté. Le Synad rappelle également que les bateleurs emprisonnés devraient aussi être libérés en attendant leur procès. « La mise sous mandat de dépôt est soumise à des conditions telles que le risque de fuite du prévenu, l'absence de domicile attitré, ou encore la nécessité de préserver son intégrité physique. Le préfet ne remplit aucune de ces conditions et ne devrait donc pas être retenu. Il en va de même pour les autres personnes impliquées », explique Nicolas Rabenandrasana.

Traitement égalitaire

Outre la demande de libération du préfet de Mahajanga, le Synad appelle les autorités à appliquer la loi contre les autres acteurs de l'affaire qui n'ont pas été poursuivis. En effet, le préfet n'est pas le seul signataire de l'autorisation de sortie des sacs de riz, d'autres hauts responsables de la région Boeny et des élus ont également paraphé la missive. Or, ces personnalités n'ont fait l'objet d'aucune poursuite, certains ayant tout de même été entendus au Pôle anti-corruption (PAC) en tant que témoins. À noter qu'après l'éclatement de l'affaire dans la capitale de la région Boeny et la destruction des sacs de riz en présence de Landy Mbolatiana Randriamanantenasoa, ministre de la Justice, cela a provoqué un effet boule de neige. Les saisies de la police se sont multipliées concernant la tentative de transformation de riz avarié dans d'autres régions de l'île, avec une importante prise au port de Toamasina peu après celle de Mahajanga.

De son côté, Paolo Raholinarivo, président du Synad, donne tort à ceux qui ne savent pas exactement les attributions des administrateurs civils. Selon lui, cela entraîne leur incarcération hâtive. « Je ne dis pas que le PAC est fautif, mais avant de statuer sur le sort de quelqu'un, veuillez lire les textes régissant son statut, car cela mène à des jugements hâtifs et à des incarcérations non conformes à la procédure », critique-t-il. « Les préfets et les chefs de district sont des représentants de l'État. En l'occurrence, le préfet n'a fait que son travail car les sacs de riz étaient infectés et il fallait les évacuer. Est-ce un crime d'avoir agi ainsi ? », poursuit-il.

Ravo Andriantsalama

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