Sommaire

La capitale a un nouveau maire, plutôt une nouvelle mairesse. Après les âpres batailles électorales, le plus dur reste à faire pour la première magistrate de la ville. L’histoire a montré que se faire élire est une chose, réussir son mandat en est une autre.

On a l’habitude de dire que si le maire, où qu’il se trouve, n’est pas du même bord que le pouvoir, sa mission est vouée à l’échec sans même avoir commencé. Ce n’est pas toujours vrai. Plusieurs édiles de grandes villes, dont ceux  de la capitale et de Toamasina, ont eu des difficultés à mener à bien leur tâche lors du dernier mandat.

On connaît le «  sommaire » des tâches qui attendent la nouvelle mairesse. Il n’y a pas l’ombre d’un mystère à ce sujet puisqu’elles sont les mêmes depuis au moins vingt ans, en l’occurrence, les ordures, les rues, les marchands, les parkings, la circulation, le désordre, l’anarchie, le vandalisme, les toilettes publiques, la sécurité…

Le drame est que tout est urgent et tout est prioritaire. Par quel bout entamer son mandat ? C’est le premier problème à résoudre pour la nouvelle mairesse. Il lui va falloir établir une liste des sujets à traiter suivant une hiérarchie. Vu la complexité de la situation, un recours à l’Intelligence Artificielle ne serait pas de trop. Autrement, on voit mal comment on pourrait trouver des solutions à des problèmes contre lesquels les autres se sont cassé les dents.

Gageons qu’elle n’a pas été une candidate avec la seule ambition de faire barrage à l’opposition de reconquérir la capitale. D’ailleurs, si un candidat de l’opposition l’avait emporté, il n’aurait pas eu les solutions ni les moyens pour redresser la capitale.

On admire la détermination de la nouvelle patronne de la ville pour redonner une nouvelle toilette à la capitale, mais cela risque de ne pas suffire. Certes, la foi peut déplacer une montagne mais c’est seulement dans les contes de fée. Elle en est peut-être une et pourra accomplir quelques miracles. Dans tous les cas, elle n’a rien à perdre et plutôt tout à gagner à trois ans de l’élection présidentielle où l’état d’Antananarivo pourrait être, comme cela a été souvent le cas, le juge de paix du scrutin. Mais là aussi, il s’agit d’une théorie que le temps et l’histoire ont défait petit à petit. À preuve, la capitale n’est plus que l’ombre de son ombre après différents régimes.

Sylvain Ranjalahy

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